2016, année de l’œcuménisme constate le cardinal Koch

2016, année de l’œcuménisme constate le cardinal Koch

Dans un entretien à I.MEDIA, le cardinal KOch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, constate que  

2016 « aura été une année très œcuménique pour le pape François. Il y a eu Cuba avec le patriarche Cyrille de Moscou, puis le patriarche de Constantinople, Bartholomée, à Lesbos, la Géorgie, Assise, et enfin la rencontre avec Justin Welby et les anglicans à Rome… »

Cependant, le prélat s’empresse de rappeler que ce mouvement n’est pas une nouveauté de l’actuel pontife mais s’inscrit dans une impulsion ininterrompue depuis Jean XXIII. Impulsion qui semble déboucher sur cette année œcuménique où les temps sont murs après 50 ans de travaux.

« il semble que les temps sont devenus mûrs pour un rapprochement plus important, face aux grands défis que sont la sécularisation, spécialement en Europe – et en France… – la grande crise des réfugiés qui est une crise d’abord européenne, et enfin la grande persécution des chrétiens dans le monde. Ce dernier point était le motif principal de la rencontre à Cuba, de la part du patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille. Rappelons que 80% des personnes persécutées dans le monde sont des chrétiens, quelle que soit leur confession. »

Le cardinal suisse ne fait pas pour autant de l’angélisme et s’il met en relief les rapprochements qui se sont faits jours ces dernières années, il ne sous-estime pas les difficultés croissantes avec les positions morales des Eglises luthériennes notamment.

S’il rappelle la signature en 1999 d’une déclaration commune fondamentale sur la question de la justification, il note aussi que la nouvelle “avancée” luthérienne sur l’ordination des femmes, crée un obstacle supplémentaire, rappelant l’impossibilité pour l’Eglise d’admettre les femmes au sacerdoce.

Enfin, le cardinal Koch pose un constat d’actualité : si hier nous cherchions à nous rapprocher par l’action, aujourd’hui nous ne pouvons faire l’économie d’un rapprochement sur la foi. Et c’est bien ce qui nous divise de plus en plus.

 « Dans les années ’80« , continue le cardinal, « on disait que ‘la foi divise, l’action unit’, aujourd’hui c’est presque l’inverse. Les tensions et différences se situent davantage au niveau éthique, sur les questions bioéthiques (commencement et fin de vie, avortement et euthanasie), et sur celles liées au mariage, à la famille et à la sexualité, avec le leitmotiv du gender. » Cela divise les Eglises et il nous faut approfondir ces questions, parce que si les Eglises en Europe ne parviennent pas à se prononcer d’une seule voix sur des questions fondamentales de la vie de l’homme, la voix chrétienne risque de devenir de plus en plus faible en Europe. Il y a une autre question qui préoccupe l’Eglise catholique: la décision de l’Eglise luthérienne d’ordonner des femmes évêques. C’est un nouvel obstacle à la reconnaissance mutuelle des ordinations, car pour l’Eglise catholique, ce n’est pas possible. »

Le prélat pour finir revient sur la déclaration Dominus Jesus du cardinal Ratzinger, réaffirmant la différence entre “Eglise catholique” et “communautés ecclésiales” comme celles constituées par les protestants.

Comme l’enseignait saint Cyprien de Carthage aux schismatiques qui l’assaillaient “il ne peut y avoir deux autels du Christ”.

 

Le cardinal reprend donc la ligne du pape François, rappelée à Assise, qui, quoique les médias en rapportent, ne veut pas d’un œcuménisme qui soit du syncrétisme.

 

 

 

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