L’Antéchrist selon le pape François

L’Antéchrist selon le pape François

Alors que les médias présentent le pape François comme un homme doux, bon et attentif aux pauvres, aux réfugiés, aux démunis et à toutes les formes d’exclusion, curieusement son discours sur le démon et les péchés est totalement ignoré. C’est pourtant bien un seul et même discours puisque le démon conduit au péché et au mal qui gangrènent le monde et en font un monde perclus d’exclusions.

Or depuis son accession sur le trône de saint Pierre, le pape François ne cesse de montrer du doigt le démon et le péché. Ses homélies de la maison Sainte-Marthe, regorgent de ses dénonciations sans ambiguïté. Plus encore que ses deux prédécesseurs, il pointe du doigt le péché dans nos actions quotidiennes, au point que, parfois, il pourrait sembler moralisateur.

Ce 11 novembre le pape est allé à la racine du péché, mettant à l’index l’Antéchrist. Un nom violent que l’on croyait oublié et passé de mode, tant on le laisse aux millénaristes de tous poils.

Pourtant, l’Antéchrist existe bel et bien et s’oppose au Christ Lui-même, le défigure, le combat, comme il le fit sur la Croix, ou contre saint Michel. Et ce matin, le Saint-Père en donne une des facettes les plus insidieuses et pourtant les plus centrales : l’Antéchrist nie l’Incarnation comme critère de l’amour chrétien.

«Un amour qui ne reconnaît pas que Jésus est venu dans la chair, n’est pas l’amour que Dieu nous commande. C’est un amour mondain, c’est un amour philosophique, c’est un amour abstrait, c’est un amour soft. Non ! Le critère de l’amour chrétien est l’Incarnation du Verbe. Celui qui dit que l’amour chrétien est autre chose, celui-là est l’Antéchrist! Celui qui ne reconnait pas que le Verbe est venu en chair. Et ceci est notre vérité : Dieu a envoyé son Fils, il s’est incarné et a fait une vie comme nous. Aimer comme Jésus a aimé, aimer comme Jésus nous l’a enseignés, aimer derrière l’exemple de Jésus, aimer, en cheminer sur la route de Jésus. Et la route de Jésus, c’est de donner la vie.»

 

«L’unique manière d’aimer comme Jésus a aimé, a poursuivi le Pape, c’est de sortir continuellement de son propre égoïsme et d’aller au service des autres.»Et ceci parce que l’amour chrétien «est un amour concret, parce que la présence de Dieu en Jésus-Christ est concrète».

 

 «Cette façon d’aller outre est un mystère : c’est sortir du Mystère de l’Incarnation du Verbe, du Mystère de l’Église (…). Les idéologies sur l’amour (…) qui retirent à l’Église la chair du Christ (…) désincarnent l’Église ». «”Oui, oui, je suis catholique, je suis chrétien, oui, j’aime tout le monde d’un amour universel”… Mais c’est tellement éthéré. Un amour est toujours du dedans, concret, et ne va pas outre cette doctrine de l’Incarnation du Verbe.»

Le pape rappelle qu’aimer dans l’absolu n’est pas aimer. Dire qu’il faut accueillir les pauvres et ne pas le faire revient à aimer de façon idéologique et non en acte et en vérité.

Bien entendu, aimer n’est pas un sentiment, il est le don de tout notre être à Dieu. L’amour des hommes pour Dieu se traduit par notre charité envers les hommes, mais pour être vrai, il faut que cet amour soit bien sur “le chemin, la vérité et la vie”. Il ne faudrait pas déconnecter les propos du Saint-Père de leur source. L’Incarnation du Verbe suppose certes de contempler l’Incarnation, mais aussi le Verbe, sans quoi nous transformerions l’appel du pape en activisme qui est une autre forme d’idéologie, mais aussi de fuite.

Pour aller plus loin, notre tribune sur la contemplation et l’action.

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