Les fraternités monastiques de Jérusalem quittent la Belgique

Les fraternités monastiques de Jérusalem quittent la Belgique

Il semble que la Belgique ait un problème avec les communauté religieuses. C’est au tour de la Fraternité monastique de Jérusalem, de quitter Bruxelles dont la restructuration laisse des traces ressenties comme douloureuses, après l’épisode pour le moins violent de la Fraternité des Saints-Apôtres.

Communiqué

Nos Fraternités monastiques de Jérusalem se retirent de Bruxelles

Depuis septembre 2001, en réponse à l’appel du Cardinal Danneels et après avoir préparé durant vingt ans notre arrivée avec le soutien de nombreux laïcs, nos Fraternités sont présentes à Bruxelles, à l’église paroissiale Saint-Gilles qui leur a été partiellement affectée. Le charisme de nos Fraternités s’est adapté à ce quartier populaire et multiculturel et tout un réseau de fidèles vient régulièrement prier à Saint-Gilles. La Fraternité évangélique « Feu et Lumière », le catéchuménat d’adultes et la Fraternité des Veilleurs adorateurs, ainsi que le groupe biblique « Théophile » sont un signe de la vitalité suscitée par la présence des frères et des sœurs. Leur proximité avec les habitants du quartier est également source de rayonnement pastoral par le simple dialogue de la vie.

Dès le début, notre implantation à Saint-Gilles a dû relever le réel défi de la cohabitation avec de nombreuses réalités paroissiales sur le même lieu, ce qui, malgré la bonne volonté de tous, ne pouvait se faire sans tensions.

En 2015, le projet de remaniement des unités pastorales de la ville mené par le Vicariat de Bruxelles comportait l’option que l’église Saint-Gilles soit choisie comme « clocher émergent », concentrant l’ensemble des activités paroissiales. Ayant retenu cette option, le Vicariat nous a informés le 2 février 2016 de la décision prise et qu’en conséquence, notre présence monastique à Saint-Gilles n’était plus envisageable. Une proposition de déménagement dans une autre église de la ville nous était faite avec un délai de deux ans pour nous retirer de Saint-Gilles, au cours duquel un statu quo serait respecté de la part de la paroisse comme de celle de nos Fraternités.

Nous avons alors accepté avec confiance la proposition faite par l’Archevêché de collaborer à un groupe exploratoire composé de représentants de nos Fraternités, du Vicariat et de l’Archidiocèse, dans le but de voir si une autre implantation pourrait se faire à Bruxelles. Il est très vite apparu que, loin de constituer un simple déménagement, cette perspective revenait à envisager une nouvelle fondation. Or nos deux instituts ne sont pas en mesure aujourd’hui, de repartir sans transition dans un autre projet dans la même ville, surtout après quinze ans de présence à Saint-Gilles. Ce projet, par son ampleur, aurait demandé de toute façon plus que deux années de préparation. Nous avons consenti à l’effet collatéral de la décision concernant l’église Saint-Gilles, décision qui a été confirmée depuis lors par le Vicariat. Avec l’aide de nos conseils, en dialogue avec les frères et sœurs sur place et après avoir rencontré le Cardinal De Kesel et la déléguée à la vie consacrée, nous avons donc décidé de nous retirer de Bruxelles.

Ce qui a été semé par notre présence auprès des nombreux laïcs qui étaient là avant nous et ceux qui ont fréquenté Saint-Gilles durant cette quinzaine d’années va continuer à porter du fruit après nous. Nous leur sommes profondément reconnaissants pour tout ce que nous avons reçu de leur part et pour les liens fraternels tissés au cours de ces années. Nous leur laissons tout spécialement le goût de la prière liturgique, de la prière personnelle et de la fraternité. Puissent-ils continuer ensemble au cœur de Bruxelles leur mission de louange, d’adoration et d’intercession, au service de l’évangélisation de cette ville ! C’est notre vœu et notre prière pour eux.

Deux Eucharisties d’action de grâce et d’adieu seront célébrées à Saint-Gilles avant notre départ définitif : le dimanche 18 juin à 11h30, présidée par le Cardinal De Kesel et le dimanche 25 juin à 11h30, présidée par frère Jean-Christophe, prieur général des frères, avec aussi la présence de sœur Violaine, prieure générale de sœurs.

Nous confions cette étape pascale que vivent nos Fraternités à Bruxelles à votre prière et nous vous assurons de la nôtre.

L’avenir appartient à Dieu. S’Il veut que nos Fraternités reviennent un jour en Belgique, nous en serions profondément heureux. À Lui rien n’est impossible, sa Providence, si telle est sa volonté, y pourvoira. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous engager dans ce sens mais il est sûr que notre attachement à ce pays et à ses habitants demeure très fort et que le lien de communion se maintiendra autrement.

Sœur Violaine et frère Jean-Christophe, prieurs généraux

Le 14 février 2017

 

La réaction du rédacteur en chef du journal La Vie est d’autant plus intéressante qu’elle vient d’un média qu’on ne peut soupçonner de conservatisme.

jpd

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