L’onction des malades, sacrement de vie

L’onction des malades, sacrement de vie

Le 11 février, où l’Église fera mémoire de Notre Dame de Lourdes, aura lieu la 25e journée de prière pour les malades. Cet évènement, pas directement liturgique, est l’occasion de rappeler comment l’Église transmet la grâce de Dieu à ceux qu’affecte la maladie.

(reprise estivale d’un article du 11 février 2017)

C’est principalement par un sacrement spécifique qu’est répandue cette grâce : l’extrême-onction. À ce terme, le dernier Concile préfère celui d’onction des malades, car ce « n’est pas seulement le sacrement de ceux qui se trouvent à la dernière extrémité » (SC 73). Suggéré par saint Marc (6,13), il fut « recommandé aux fidèles et promulgué par Jacques (…). “Si l’un de vous est malade, dit-il, qu’il appelle ceux qui exercent dans l’Église la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur (Jc 5, 14)” » (Paul VI, const. Sacram unctionem, 30 novembre1972).

Le rituel de Cluny

Si l’onction est une constante depuis l’Antiquité, les prières et gestes qui l’entourent ont varié selon les lieux et époques. Au XIIIe siècle, Rome adopte officiellement un rituel hérité de Cluny : le ministre marque d’huile sainte le malade sur les points principaux du corps en prononçant une prière.

Selon le rituel tridentin (1614), la célébration suit plusieurs étapes. Après le souhait de paix et une aspersion, le prêtre dit plusieurs prières pour le malade puis lui impose les mains en disant : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, que toute puissance du démon soit anéantie en vous par l’imposition de nos mains (…) ». Viennent alors les onctions, avec l’huile des malades bénie par l’évêque au cours de la Semaine sainte. À chaque onction, le ministre dit la formule suivante : « Que par cette onction sainte et sa miséricorde toute paternelle (piissimam), le Seigneur vous pardonne tous les péchés que vous avez commis par… la vue (yeux), l’ouïe (oreilles), la parole (lèvres), le toucher (mains) et la démarche (pieds) ». (En cas d’urgence, on se limite à une onction sur le front.) Après le concile Vatican II, les paroles sacramentelles ont été ainsi modifiées : « Que par cette onction et sa miséricorde toute paternelle, le Seigneur vous aide par la grâce du Saint-Esprit, afin que, vous ayant libéré du péché, Il vous sauve et, dans sa bienveillance, vous relève » (trad. privée). Plusieurs versets suivis d’oraisons concluent le rite. On y demande à la fois le pardon des péchés et la guérison du corps, « afin que guéri grâce à (la) miséricorde (de Dieu), il reprenne comme auparavant son activité ».

La Parole de Dieu plus centrale

La réforme liturgique de ce sacrement (1972) a apporté certaines modifications. La formule sacramentelle a été remaniée, pour coller de plus près aux paroles de saint Jacques, et les onctions se limitent au front et aux mains. Une place centrale est faite à la parole de Dieu, avant le sacrement. Parmi les lectures proposées, notons la profession de foi de Job (19,23-27) ou encore la foi du centurion qui obtient la guérison de son enfant (Mt 8,5-10.13) ; deux perspectives sont toujours en présence : la guérison, vie du corps, et la vie éternelle. Le rite se conclut par une prière, adaptée à l’état du malade (grand convalescent, personne âgée…) et la bénédiction du prêtre.

Cette onction, « extrême » ou non, s’entoure forcément d’un climat de gravité, car souvent, « la mort et la vie engagent une guerre formidable » (séq. Victimæ paschali). Que son évocation nous pousse à prier davantage pour les malades, car « il en est peu que la maladie rend meilleurs » (Imitation de Jésus-Christ, I, 23, 4).

L’Onction des Malades

(traduction privée)

Le texte qui suit est une traduction privée de l’Ordo Unctionis Infirmi (1972), aux numéros 68 à 79 : ritus ordinarius (célébration ordinaire).
Les astérisques désignent les prières pour lesquelles existent d’autres formules au choix, que l’on trouve à la fin du volume.

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