Lourdes – Liberté, égalité, Fraternité, Mgr Pontier choisit la Fraternité

Lourdes – Liberté, égalité, Fraternité, Mgr Pontier choisit la Fraternité

Le président de la conférence épiscopale de France a ouvert mardi 28 mars 2017 l’Assemblée plénière de la CEF à Lourdes par un discours rassemblant soutien au pape François, rappel des exigences et fautes de l’Eglise et message à teneur plus politique.

Après avoir évoqué la très controversée lettre des évêques aux Français, Mgr Pontier a relu la devise républicaine dont il appelle à renforcer la troisième “valeurs”. Nous mettons le mot valeurs entre guillemets pour le problème sémantique qu’il comporte et dont la relativité n’est pas sans lourdes conséquences, précisément pour les deux autres notions que sont l’égalité et la liberté (voir à ce sujet la tribune de Cyril Brun).  Appelant à sortir des poncifs incantatoires qui assènent la devise républicaine, l’archevêque de Marseille rappelle “les exigences de la fraternité” qu’il voudrait voir triompher de la culture du rejet.

Son discours bien entendu visait la question migratoire, ainsi que la misère sociale, mais également les personnes en situation de handicap, évoquant avec émotion Mélanie sur France 2.

Enfin, le prélat a rappelé la richesse des familles, avant de se pencher sur la question de la religion musulmane (dans des termes très policés), pour finir par un appel à renouveler la confiance en l’avenir de l’Union Européenne.

Un discours que d’aucuns qualifieront de langue de buis et sans doute l’est-il par la volonté explicite d’être sans aspérité au point que Dieu sans être absent est peu présent. Toutefois, la CEF montre qu’elle poursuit son engagement contre l’IVG, même si la référence à la Loi Weil porte en germe un vice profond, celui du relativisme et de l’amalgame. Il est vrai que l’esprit de cette loi est largement débordé aujourd’hui et d’exception, l’IVG est devenue droit et banalité. Mais le vrai problème est que cette loi est intrinsèquement perverse et que le rappeler permettrait d’assainir le débat. On dira qu’il vaut mieux éviter la radicalisation. Cependant une telle radicalité est déjà, dans les faits une réalité.

Que l’Eglise ne s’implique pas dans la politique politicienne est tout à son honneur. Mais les fidèles, incontestablement perdus dans la galimatias électoral auraient bien besoin, non de consignes, (ils sont assez grands pour être responsables) mais d’éléments de discernement clairs pour poser dans l’urne le bulletin qui effectivement fera avancer le royaume de Dieu et non simplement redorer la devise républicaine.

 

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