Nîmes – Jubilé de l’oeuvre Notre-Dame du Suffrage : « La prière pour les morts, oeuvre de miséricorde »

Nîmes – Jubilé de l’oeuvre Notre-Dame du Suffrage : « La prière pour les morts, oeuvre de miséricorde »
Jubilé de l’Œuvre du Suffrage – Vendredi 18 novembre

14h30 : Rendez-vous au cimetière St Baudile (carré des prêtres)
Chapelets des morts – Bénédiction des tombes

15h15 ; Eglise Ste Jeanne d’Arc
Conférence du père André Chapus : « La prière pour les morts, oeuvre de miséricorde »

16h00 : Chapelet médité

Le père Coulet nous explique le sens de l’Oeuvre et l’importance de prier pour nos défunts :

L’Oeuvre du Suffrage et la prière pour les défunts

Parmi les œuvres de miséricorde énumérées par le pape dans la bulle d’indiction du Jubilé de la miséricorde, nous trouvons « la prière pour les morts. » (§ 15)

Cette prière est traditionnelle dans l’Eglise : le Memento des défunts a été introduit dans la prière eucharistique vers le IVe siècle. Des saints comme Saint Cyprien ou Saint Cyrille de Jérusalem recommandent la prière pour les défunts ; Sainte Catherine de Gènes a beaucoup écrit sur le Purgatoire. Quant au Concile, il est dit en « Lumen Gentium », § 50 : « Reconnaissant la communion qui existe à l’intérieur du Corps Mystique du Christ, l’Eglise en ses membres qui cheminent sur terre, a entouré de beaucoup de piété la mémoire des défunts, dès les premiers temps du christianisme, en offrant aussi pour eux des suffrages car la pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés est une pensée sainte et pieuse ». (2 Macc. 12 45).

La prière pour les morts répond à un besoin de purification. Purification nécessaire ; Qui oserait prétendre être assez pur pour vivre en plénitude avec Dieu aussitôt après sa mort ? A l’heure de la mort, demeurent encore en nous des séquelles de péchés pardonnés ; des traces, plus ou moins profondes, d’égoïsme, d’orgueil, de tiédeur ; des marques de nos négligences à répondre aux appels de Dieu pour accomplir la mission qu’il nous confiait. Et les conséquences du mal que nous avons fait se feront encore sentir après notre mort. Une purification est donc nécessaire. Nous ne savons pas comment sera vécue cette purification mais elle sera vécue dans l’espérance.

Au cours des siècles, des associations de prière pour les défunts ont été créées. Dans notre diocèse existe l’Oeuvre du Suffrage fondée par le Père Firmin Serres, né à Saint Marcel de Carreiret en 1820. Aumônier à l’hôpital de Nîmes, il constatait qu’un grand nombre de morts qu’il accompagnait au cimetière étaient très vite oubliés. Personne ne venait prier sur leurs tombes. Il eut alors l’idée de fonder une association de prières pour les défunts, surtout les plus délaissés. Encouragé par le curé d’Ars, il en rédigea les statuts qui furent approuvés par Mgr Plantier, évêque de Nîmes (statuts revus en 2007 par Mgr Wattebled).

L’Association « Notre-Dame du Suffrage » fut créée le 1er novembre 1857. Dans le langage courant, le mot suffrage est synonyme de « voix » accordée à un candidat à une élection. Dans l’Eglise, suffrage signifie « prière ». Dans l’un et l’autre cas, il s’agit d’un soutien, d’une aide. Le curé d’Ars fut parmi les premiers associés. La prière pour les défunts est fondée sur notre foi en la résurrection, à la vie éternelle et à la communion des saints. Dans cette expression « communion des saints », le mot « saints » désigne tous ceux qui sont sanctifiés par le Christ, qu’ils vivent sur la terre ou qu’ils l’aient déjà quittée : élus du ciel, fidèles de la terre, défunts encore au Purgatoire. Reliés les uns aux autres, nous formons ensemble, le Corps du Christ. Les élus intercèdent pour nous ; nous prions pour nos défunts ; nous prions les uns pour les autres et même pour ceux qui ne connaissent pas le Christ car ils sont eux-aussi aimés de lui.

La prière pour les défunts revêt plusieurs formes : célébration de la messe, chapelet des défunts, prières recommandées par l’Association, prières en groupe ou dans le secret de nos maisons.
Concrètement, chaque associé verse une cotisation annuelle, fixée en 2016 à 9 €. Cet argent sert à célébrer des messes pour les associés défunts et pour tous les morts, surtout ceux pour qui personne ne prie. Il est bien normal que nous recommandions à Dieu ceux que nous avons connus et aimés pendant leur vie terrestre, mais chaque messe est célébrée « pour la gloire de Dieu et le salut du monde. »

L’Association du Suffrage n’est pas une « assurance vie éternelle ». Il ne s’agit pas d’acheter le ciel avec quelques euros ! La vie éternelle est un don de Dieu, mais le Seigneur ne peut pas nous sauver sans nous. Nos efforts, nos prières, les efforts et les prières de nos frères, nous aideront à franchir avec confiance le passage obligé de la mort pour entrer dans la vie éternelle.
Malgré son âge, l’Association du Suffrage n’est pas démodée. Aujourd’hui encore, les hommes ne cessent de s’interroger sur la mort et l’au-delà. L’œuvre du Suffrage témoigne de notre espérance et nous aide à vivre cette espérance.

P. Gabriel Coulet

Source : Site du diocèse de Nîmes

 

 

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