Nouveau dicastère, les migrants chasse gardée du pape, une nouvelle révolution de palais ?

Nouveau dicastère, les migrants chasse gardée du pape, une nouvelle révolution de palais ?

Le C9,  chargé de la réforme de la Curie, poursuit ses travaux ces jours-ci. Dès le 1er janvier 2017 le super dicastère pour le service du développement humain intégral sera institué sous la présidence du Cardinal Turkson. Il regroupera les compétences de quatre conseils pontificaux : Justice et Paix, Cor Unum, Santé et Migrants.

Parmi les attributions de ce dicastère se trouvent les migrants. Mais par une mesure inédite, le pape soustrait cette question au préfet et se réserve la gestion directe de cette thématique sensible et dont, par cette mesure, il entend montrer la place accordée aux migrants dans son pontificat.

Cette petite mesure est en fait d’une immense portée de par le caractère unique dans l’histoire de l’Eglise d’une telle décision. C’est symbolique certes, mais on sait que le pape François communique par la force des gestes symboliques. Les migrants sont sa priorité, le message est clair. Mais une priorité qui n’est pas simplement factuelle. Il ne s’agit pas seulement de consacrer du temps aux migrants. C’est emblématique de son pontificat. C’est à dire que c’est à cette lumière qu’il faut comprendre une part importante de son action.

Que recouvre la question des migrants ? La pauvreté, l’isolement, la marginalité, la différence, l’accueil. Le migrant bouscule les lignes, les conforts installés. Il est une richesse, il impose de sortir de son pré carré. Finalement autant de clefs de lecture d’Amoris laetitia, de la réforme de la Curie, de l’année de la miséricorde.

Que l’on approuve ou non cette décision qui peut également, à l’inverse, marginaliser les non migrants, c’est à dire les autres pauvretés à soutenir, les autres détresses, mais aussi donner l’impression de sectoriser et appauvrir l’universalité de la fonction pontificale, quelle que soit notre opinion sur cette mesure inédite, elle a un sens et elle aura assurément des conséquences, sur les migrants, c’est un fait, mais sur, probablement, des pans entiers de l’Eglise, voire même de l’ecclésiologie.

 

Pour ce faire, le pape a nommé deux sous-secrétaires qui seront ses collaborateurs directs.

 

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