Réactions aux réactions de Mgr Pontier à l’élection d’Emmanuel Macron – Et si on mettait les choses dans le bon ordre ?

Réactions aux réactions de Mgr Pontier à l’élection d’Emmanuel Macron – Et si on mettait les choses dans le bon ordre ?

Le président de la conférence épiscopale répond à La Croix, sur la victoire d’Emmanuel Macron.

Pour l’archevêque de Marseille, le nouveau président doit rassembler et les Français , aux législatives, ne doivent pas avoir pour unique objectif de compliquer la vie du futur gouvernement. En d’autres termes après avoir expliqué que les critères définis par la CEF invitaient clairement à ne pas se tourner du côté de Marine Le Pen, le prélat appelle à donner une majorité “En Marche”.

Mgr Pontier : Après tout ce qui avait été fait avant, nous n’avons pas pensé opportun de prendre une position différente après le premier tour. L’entre-deux tours ne nous a pas semblé tel qu’il faille intervenir d’une manière plus forte que ce que nous avions fait.

LC : Même sur le Front national ?

Mgr Pontier : Les critères que nous avions proposés sur les migrants, l’Europe, une société apaisée, nous paraissaient suffisants.

 

Mgr Pontier :  Sans préjuger des résultats de ces élections, il me semble qu’on ne peut pas avoir comme seul but de compliquer la vie du nouveau président. Ce ne serait pas un bien pour le pays qui n’a pas besoin de plus de divisions. Il faut se réconcilier et dépasser les oppositions. Et c’est pour cela qu’il est très important que notre président entende les cris de ceux qui sont tout en bas de l’échelle.

Conscient du tiraillement des catholiques, le prélat convient :

 Il est difficile de tenir l’ensemble de la démarche éthique de l’Église et de la foi chrétienne. C’est là que s’exerce la responsabilité de chacun de resituer dans le moment présent son choix par rapport à la situation et au bien commun du pays. Dans cet instant précis, ne me faut-il pas modifier la hiérarchie que j’afficherais en d’autres occasions ? Le bien du pays m’oblige peut-être à mettre en sourdine tel aspect auquel je tiens, parce que cela troublerait le pays d’une manière que je ne peux pas cautionner si tel ou tel candidat passait.

Dans cette campagne, la notion de bien commun a peut-être été un peu oubliée. Une répartition plus juste des richesses, l’accès aux biens minimaux de vie (logement, travail, santé) sont sans doute passés derrière des soucis identitaires ou corporatistes, idéologiques, au sens d’appartenance à un parti ou un courant de pensée.

Il est toutefois surprenant que durant ces élections, jamais (ou peu) dans le discours officiel de la conférence épiscopale (non de certains évêques ou prêtres), la famille, la vie, la foi même n’aient été pris comme principes non seulement non négociables, mais avant tout divins.

Si Dieu nous a révélé de telles intangibilités n’est-ce pas précisément parce que là réside le véritable bonheur de l’Homme ? Qu’il faille choisir le mieux possible dans le galimatias politique français est une évidence, mais nier (car à ce niveau là il ne s’agit plus de relativiser) les points les plus fondamentaux de la foi, à ce point, laisse pour le moins pantois.

D’aucuns diront qu’ils sont équivalents à l’accueil de l’étranger, à la lutte contre la pauvreté. D’une part regardons la hiérarchie des commandements donnés par Dieu lui-même et prenons-la comme caryotype de notre engagement, Dieu ne laissant rien au hasard.  D’autre part, comment croire que fêter Pâques avant les Rameaux peut remettre le monde en ordre de marche vers le bonheur de l’Homme ? La misère, l’exclusion, la situation des migrants, tout cela ne vient-il pas d’abord parce que l’Homme oublie de mettre les fondamentaux à leur place de fondamentaux ?

Pourtant nous savons que la disparition de la famille est la plus grande cause de précarité au monde. Les colonnes d’InfoCatho regorgent des appels d’évêques du monde entier sur ce point. Nous savons que jouer avec la vie et la mort pour devenir des dieux est la cause du non sens de l’humanité, comme de la guerre que se livrent les puissants sur le dos des petits.

Enfin, si nous prenons la peine d’écouter les tiraillements des catholiques, il saute aux yeux que ceux qui étaient tentés ou ont voté pour le Front National, n’ont en rien voté pour sa vision de l’économie (plutôt socialiste, donc condamnée par l’Eglise) ou de l’immigration (excessive et binaire), mais pour défendre ces fondamentaux de leur foi, seuls piliers possibles de la civilisation de l’amour. Fondamentaux que nie expressément Emmanuel Macron, nous avons suffisamment relayée ici ses déclarations contre la famille, pour la GPA, l’IVG, l’éducation, sans parler de ses positions économiques qui vont peser lourds sur les petits salaires.

Si nous ne nous attachons pas à restaurer, renforcer ces fondamentaux, nous ne ferons jamais que mettre des pansements sur des jambes de bois. Jamais nous ne cautériserons les plaies et il faudra toujours et encore passer notre temps à éteindre l’incendie que nous ne cessons d’allumer.

Les catholiques attendent de leurs pasteurs qu’ils leur donnent Dieu dans sa parole de Vérité (seule véritable consigne de vote et critère d’action), dans ses sacrements, dans son incroyable exigence aussi. Combien alors, par l’ordonnancement des choses, l’unité catholique se retrouvera dans l’action, selon la demande de Mgr Pontiers dans l’entre deux tours. N’oublions pas, au lieu d’opposer, que Laudato si’, comme Amoris laetitia, ne se comprennent qu’à la lumière de Caritas in veritate.

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