Trisomie 21 à l’ONU – Interpeller sur les dérives eugénistes du dépistage prénatal

Trisomie 21 à l’ONU – Interpeller sur les dérives eugénistes du dépistage prénatal

A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, une réunion s’est tenue le 20 mars aux Nations Unies à Genève pour promouvoir l’égalité des droits pour les personnes atteintes de trisomie 21. Cet évènement était organisé lors de la 34ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, par Stop Discriminating Down, label international qui lutte contre la discrimination prénatale.

Plusieurs intervenants ont pris la parole pour sensibiliser au ciblage systématique des enfants à naître atteints de trisomie 21 via le dépistage prénatal, une sélection qui constitue une violation du droit international.

« Demain, nous célébrerons la Journée mondiale de la trisomie 21. Cela devrait nous rappeler que les droits de l’Homme appartiennent à juste titre à tous les membres de la famille humaine, quelle que soit leur condition physique ou mentale. Malheureusement, en 2017, le diagnostic de la trisomie 21 devient une condamnation à mort. Le ciblage et même l’homicide de personnes parce qu’elles “diffèrent” n’est rien d’autre que de l’eugénisme. Comme société, nous interdisons la discrimination fondée sur le handicap et la maladie, alors pourquoi l’autoriser dans l’utérus ? », a déclaré Rubén Navarro, Conseiller de l’ONU pour ADF International, qui a animé l’événement à Genève.

Cette sélection des enfants à naître s’intensifie avec le « dépistage non invasif » (DPNI), « promu dans le monde entier » et déjà proposé par certains gouvernements dans leur politique de santé. Une promotion qui est en contradiction avec les critères éthiques définis par l’OMS[1] en 1968. Selon ces critères, « le dépistage à l’échelle de toute une population est seulement ’acceptable’ si un ‘traitement pour les patients atteints de la maladie’ est disponible. Or le test ne guérit pas et aucun traitement satisfaisant n’est encore mis sur le marché pour la trisomie 21 ».

Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune, a pour sa part déclaré : « Cette focalisation sur le dépistage se produit alors même que les personnes souffrant de la trisomie 21 s’intègrent mieux que jamais dans le corps social. Nous devons passer de l’exclusion à l’inclusion. Les enfants atteints de trisomie 21 sont les premières victimes du transhumanisme. Le ventre de chaque mère qui devrait être un espace de sécurité devient un lieu de danger. Une terre sans trisomie 21 signifie l’élimination de l’empathie et de l’humanité. Ce serait notre perte, et non la leur. En vérité, nous ne protégeons pas leur monde. Ils protègent le nôtre ».

Enfin, une jeune femme atteinte de trisomie 21, Kathleen Humberstone, a rappelé à l’auditoire qu’elle aussi a des libertés fondamentales. Sa maman a expliqué combien Kathleen a enrichi la vie de leur famille : « Elle est unique, tout comme nos deux autres enfants sont aussi uniques. Elle a toujours été une merveilleuse partie de notre famille. Je défie quiconque faisant actuellement la promotion de ce dépistage de rencontrer des adultes atteints de trisomie 21, comme ma fille Kathleen. Qu’ils osent regarder dans ses yeux et lui dire en face que sa vie est moins précieuse que la leur ».

[1] Organisation Mondiale de la Santé.

 

Source Généthique.org

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