Un évêque à Mgr Fellay: « Nous sommes beaucoup d’évêques qui pensons comme vous »

Un évêque à Mgr Fellay: « Nous sommes beaucoup d’évêques qui pensons comme vous »

Interrogé le 26 janvier 2017 par l’abbé Lorans sur les ondes de Radio Courtoisie, Mgr Fellay s’est exprimé sur la situation de la Fraternité Saint-Pie X et sur l’Eglise. Il a rappelé le témoignage de certains évêques officiels qui approuvent et suivent les positions de la FSSPX, dont l’un aurait déclaré:  « nous sommes beaucoup d’évêques qui pensons comme vous ». Il existe donc des évêques bien disposés envers la Fraternité Saint-Pie X. Ces éléments joueront certainement dans l’appréciation de l’opportunité de l’institution d’une prélature personnelle pour la FSSPX.

Extraits de cet entretien retranscrit sur Documentation Information Catholiques Internationales (DICI), qui est l’organe de communication de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X:

Abbé Lorans : Au début de notre entretien vous nous disiez que les choses avaient un peu changé, insensiblement. Parmi ces changements, on peut évoquer l’attitude du cardinal Burke, celle de Mgr Schneider ou des évêques polonais qui luttent contre une interprétation laxiste d’Amoris lætitia. Mais avez-vous personnellement des contacts avec des évêques qui vous disent : « Bien que vous soyez ‘hors-la-loi’, ‘marginaux’, vous faites un travail important à nos yeux, parce que nous non plus nous ne voulons pas contribuer au suicide de l’Eglise » ? De tels propos relèvent-ils du rêve ou de la réalité ?

Mgr Fellay : Nous avons des contacts, oui, nous en avons. Et même ces contacts augmentent. Evidemment, ce n’est pas la grande masse. Mais enfin, nous en avons. Et cela, c’est un élément qui est très important dans ce combat, mais peut-être que chez nous, dans la Tradition, nous n’avons pas assez la perception de cette chose, parce qu’elle est discrète. Les gens continuent de voir que les choses vont mal, et c’est à peu près tout. Ils ont beaucoup de peine à percevoir une autre chose qui est vraiment réelle et qui, pour moi, s’affirme tous les jours davantage, à savoir qu’il y a – chez un certain nombre – une volonté de renouveau, de retour à la Tradition, très précisément. Et donc un certain nombre d’ecclésiastiques qui contestent, pas aussi fort que nous, pas aussi publiquement que nous, mais aussi fortement que nous au niveau de la pensée, qui contestent les nouveautés. Cela existe.

Mgr Fellay cite le témoignage d’un évêque qui a découvert la liturgie traditionnelle, notamment grâce au Motu Proprio du pape Benoît XVI, qui en a tiré les conséquences pour lui et pour son diocèse:

Tout récemment, j’ai rencontré un évêque qui par lui-même, car il n’a pas célébré l’ancienne messe, – il l’a découverte au moment du Motu Proprio du pape Benoît XVI, il s’y est intéressé, il l’a étudiée –, et de lui-même il m’a dit qu’avec la nouvelle messe, on avait touché « la substance du rite ». Donc, par lui-même, il est arrivé à cette conclusion qui est notre grand reproche à la nouvelle messe. Eh bien ! voilà un évêque qui arrive à cette conclusion, un évêque honnête tout simplement. Evidemment, il en tire des conclusions, des conséquences pour lui et pour son diocèse. Et il n’est pas le seul. Là je reçois une lettre d’un autre évêque qui me dit : « Tenez bon ! » sur tous ces points : liberté religieuse, œcuménisme, Nostra ætate, les relations avec les autres religions… Quand vous dites Nostra ætate ce n’est pas que les juifs, ce sont les musulmans, les bouddhistes, les hindous… donc toutes les religions non-chrétiennes. C’est beaucoup plus vaste.

On apprend que cet évêque n’a pas hésité à indiquer à dire: « nous sommes nombreux dans la hiérarchie, nous sommes beaucoup d’évêques qui pensons comme vous. » En effet:

Et cet évêque ajoute : « Nous sommes nombreux dans la hiérarchie, nous sommes beaucoup d’évêques qui pensons comme vous. » Evidemment, ils ne le disent pas publiquement car ils se feraient décapiter. Mais néanmoins, ils réfléchissent, ils voient la situation. Et en fait, ces gens-là comptent sur nous, comptent sur nous comme… – c’est un terme moderne, mais essayons de l’utiliser de manière correcte –, comme un témoignage. Pour employer un terme peut-être plus traditionnel, comme un phare, même si nous ne voulons pas nous mettre en exergue. Ils attendent de nous que nous représentions tout simplement cette lumière qui a été celle de l’Eglise. Cette lumière qui est restée allumée chez nous, ils comptent dessus. Ils disent : « Vous ramassez les coups, mais nous sommes avec vous. On vous soutient. »

Il y a aussi des évêques français. Comme le souligne Mgr Fellay, “il y en a, même s’ils ne sont pas aussi clairs. Mais il y en a, si !” En effet:

Abbé Lorans : Parmi ces évêques qui vous disent : « Ne lâchez rien sur l’œcuménisme, sur la liturgie, sur la liberté religieuse… », y a-t-il des évêques français ?

Mgr Fellay : Il y en a, même s’ils ne sont pas aussi clairs. Mais il y en a, si ! C’est assez intéressant de voir cela. C’est un phénomène lui aussi universel. Il y en a dans tous les pays, plus ou moins évidemment. Il y a une certaine proportion – pas très grande – d’évêques qui aujourd’hui sont en train de réviser un bon nombre de choses. Même s’ils sont encore dans un système qui les tient, qui rend difficile une réaction parce qu’immédiatement cela crée des situations explosives, difficiles à contrôler. Il y a beaucoup de problèmes dans le fait de savoir comment réagir, comment rétablir la situation. C’est évident qu’à un certain moment cela doit venir de la tête. Et tant que la tête ne s’y est pas mise, toute réaction sera source de conflits. Nous, nous le connaissons depuis 50 ans, mais à un certain moment le bon Dieu fera en sorte que l’autorité suprême prenne la tête de ce mouvement. Et jusque-là il faut tenir. Bien sûr c’est une question de prudence, de telle manière que notre position porte le plus de fruits. Ce qui ne signifie pas nécessairement faire le plus de bruit. Cela aussi il faut le comprendre, et c’est très important.

Source: DICI.

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