Angola : une maison de retraite pour les personnes âgées abandonnées ouverte par les frères capucins

Angola : une maison de retraite pour les personnes âgées abandonnées ouverte par les frères capucins

Il s’agit d’une maison de retraite toute particulière celle construite à Huambo par les frères capucins : non pas un édifice unique mais un village comptant une dizaine de maisonnettes accueillant chacune entre trois et quatre personnes. A côté des maisons, les hôtes peuvent cultiver un petit lopin de terre et élever des animaux de basse cour – cochons, poules, lapins – constituant ainsi un centre au sein duquel les personnes âgées trouvent un refuge sûr et, dans le même temps, peuvent continuer à vivre comme elles le faisaient dans leur village.
Le thème du troisième âge commence à prendre pied en Afrique ces dernières années. Selon le rapport de l’OMS publié en septembre dernier dans le cadre de la 68ème session du Comité régional, tenue à Dakar (Sénégal), la santé des habitants de 47 pays d’Afrique s’améliore progressivement, la première conséquence de ce phénomène étant l’allongement de l’espérance de vie des peuples africains qui, en trois ans seulement, de 2014 à 2017, est passée de 50,9 ans ò 53,8. Bien que l’on soit encore loin de celle des pays occidentaux – 77,9 ans en moyenne pour l’UE et 78,4 pour les Etats-Unis – l’Afrique est cependant sur le bon chemin. La population âgée commence à augmenter et avec elle commencent à se poser des problèmes qui, par un temps, étaient étrangers au continent.
« Jusqu’à quelques années en arrière – explique à Fides le Père Guido Felicetti OFM Cap., en service au centre missionnaire de Trivénétie qui soutient ses confrères angolais – en Afrique, les personnes âgées étaient considérées comme une ressource et non pas comme un problème ou un poids. Les familles en prenaient soin et s’en occupaient. Aujourd’hui, les choses ont profondément changé. De nombreuses familles se transfèrent des campagnes vers les villes. Leurs anciens ne veulent pas se déplacer et demeurent seuls dans les villages ».
A la différence de ce qui est le cas en Europe et en Amérique du Nord, il ne s’agit pas d’ultra octogénaires. « Le physique des africains – remarque le religieux – ressent fortement du manque ou de la carence de soins, d’une vie dure dans les campagnes et d’une alimentation non équilibrée. Ainsi, en Angola, tout comme dans d’autres zones de l’Afrique, à 60 ans, les personnes sont déjà considérées comme vieilles. Par un temps, la personne âgée était très respectée. Aujourd’hui en revanche, elle n’est plus considérée comme un sage mais comme un poids. Ceci est un réflexe négatif qui provient d’Occident ».
A Huambo, un groupe de personnes âgées a demandé l’assistance des frères capucins. C’est ainsi que le Père Moises Lukondo a ouvert une maison pour personnes âgées abandonnées à la périphérie de la ville. Le Centre est situé sur un terrain plutôt vaste qui permet la culture des champs et l’élevage d’animaux domestiques. « Ici – conclut le Père Felicetti – les personnes âgées trouvent un milieu pas vraiment différent de celui de leur village. D’un point de vue médical, elles sont suivies par les structures sanitaires locales et chaque année des bénévoles italiens et européens leur apportent des stocks de médicaments. Les personnes âgées sont ainsi soignées et peuvent passer leurs dernières années dans la sérénité ».

Source : Fides

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