Au coeur de la tempête dans l’Eglise, revêtir le Christ

Au coeur de la tempête dans l’Eglise, revêtir le Christ

d’Antoine-Marie Izoard dans Famille chrétienne :

Une véritable tempête… Le scandale des crimes pédophiles de certains membres du clergé a de quoi donner la nausée au simple fidèle catholique. Si le corps de l’Église est bel et bien malade et corrompu en certains de ses membres, c’est le Christ et Lui seul qui demeure notre Salut.

Sans plus attendre, il faut briser pour de bon la loi du silence, sanctionner les coupables et nettoyer les écuries d’Augias, accompagner les victimes, fuir le cléricalisme, former les candidats au sacerdoce et accompagner les clercs dans leur affectivité. Inutile en revanche de perdre du temps avec les conseils éclairés des spécialistes autoproclamés pour qui « le mariage des prêtres » marquerait la fin de tous ces maux.

Et si cette terrible épreuve était l’occasion d’une purification indispensable pour l’Église ? Si cette crise était l’occasion d’une annonce désaltérante de l’Évangile, à frais nouveaux, pour transmettre l’espérance qui est en nous ?

De la crise contemporaine, une Église émergera demain qui aura beaucoup perdu. Elle sera plus réduite et, dans une large mesure, aura à recommencer depuis le commencement.

Joseph Ratzinger

C’est un effort qui est particulièrement demandé aux familles. Au-delà de la demande de pardon indispensable face aux actes abjects posés par certains clercs, le pape François s’est d’abord rendu à Dublin pour rencontrer les familles du monde entier et les encourager, dans un monde sans cesse plus hostile. Elles ont « un rôle irremplaçable » dans la transmission de la foi, qui représente « un défi significatif » face auquel il faut « persévérer », a assuré le pontife. Hélas, son plaidoyer en faveur du mariage, de son indissolubilité et de l’accueil de toute vie aura eu nettement moins d’écho que certains règlements de compte entre membres de la curie sur fond de scandale.

Ce n’est pas le moment de baisser les bras. À la fin des années 1960, déjà, un théologien du nom de Joseph Ratzinger voyait venir cette « situation alarmante » pour l’Église. « De la crise contemporaine, une Église émergera demain qui aura beaucoup perdu, écrivait le futur pape. Elle sera plus réduite et, dans une large mesure, aura à recommencer depuis le commencement. »

Ce recommencement pour semer à nouveau l’Évangile passe d’abord par la prière. Observateur attentif de la vie de l’Église, l’ancien modérateur de la Communauté de l’Emmanuel assure ainsi que « le mode de relation que nous avons avec Dieu conditionne l’annonce de notre foi » (1). Laurent Landete recommande d’avoir un cœur « habillé par le Christ » pour témoigner. Si nous sommes ainsi parés, la tempête s’apaisera comme sur la mer de Galilée. Une résolution toute trouvée pour cette rentrée !

Antoine-Marie Izoard

(1) Dieu fait toutes choses nouvelles, Laurent Landete, Éditions de l’Emmanuel.

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