Azerbaïdjan – Ordination du premier évêque catholique

Azerbaïdjan – Ordination du premier évêque catholique

Mgr Vladimir Fekete, un religieux salésien slovaque, a été ordonné premier évêque catholique en République d’Azerbaïdjan, dans le Caucase. Cette ancienne république soviétique, devenue indépendante lors de l’éclatement de l’URSS en 1991, compte moins de 5% de chrétiens, dont quelques centaines de catholiques, au sein d’une population musulmane majoritairement chiite.

La petite communauté catholique est constituée pour une bonne part de familles étrangères présentes pour le travail (pétrole, diplomatie). Les fidèles sont concentrés dans une seule paroisse, le Christ-Rédempteur à Bakou. Préfet apostolique en Azerbaïdjan, élevé à la dignité épiscopale par le pape François le 8 décembre dernier, Mgr Vladimir Fekete, a été ordonné évêque le dimanche 11 février 2018, dans l’église de l’Immaculée Conception de Bakou, la capitale.

Famille salésienne

La cérémonie d’ordination était présidée par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les rapports avec les Etats. Etaient aussi présents à la cérémonie un certain nombre de prélats de la famille salésienne, comme Mgr Alois Kothgasser, archevêque émérite de Salzbourg et Mgr Ludwig Schwarz, évêque émérite de Linz. Mgr Paolo Pezzi, archevêque de Moscou, et Mgr Giuseppe Pasotto, administrateur apostolique du Caucase des Latins, avaient fait le déplacement dans la capitale azérie. Le père Josef Izold, supérieur de la Province salésienne de la Slovaquie, dont dépendent les salésiens d’Azerbaïdjan, a également participé à la cérémonie, ainsi que divers représentants  de l’Eglise orthodoxe et d’autres communautés chrétiennes présentes en Azerbaïdjan.

« Avec cette décision, le pape désire que l’Eglise en Azerbaïdjan progresse sous la direction paternelle de l’évêque », a plaidé Mgr Gallagher dans son homélie. Et de rappeler que la vie de Mgr Fekete représentait « l’aventure de la foi ». Quand il découvrit sa vocation, dans sa terre natale, la Slovaquie, a-t-il poursuivi, le futur salésien ne pouvait pas vivre en liberté. « Il vécut ses premières années de sacerdoce dans la clandestinité. Cet homme qui est ordonné aujourd’hui, a montré un grand courage, qui se traduit dans un vrai et propre esprit de service, comme un authentique fils de Don Bosco. »

Conflit avec l’Arménie

Le premier évêque de l’Eglise azerbaïdjanaise a choisi la première partie de la devise salésienne « Da mihi animas », comme intention à travailler toujours pour le salut des âmes qui lui sont confiées. En Azerbaïdjan, Mgr Gallagher a notamment rencontré le ministre des Affaires étrangères ainsi que Mehriban Alieva, première dame et vice-présidente du pays. Au cours des échanges, le cas de l’Arménie a été évoqué. Pour rappel, l’Azerbaïdjan est en conflit depuis plusieurs décennies avec son voisin arménien, notamment pour le contrôle du Haut-Karabakh. Lors de sa visite pastorale en Azerbaïdjan, le 2 octobre 2016, le pape François a souhaité ouvrir des « pistes originales » pour la paix au Haut-Karabakh, une région que se disputent les deux voisins.

La foi catholique pénètre en Azerbaïdjan au XIVe siècle

Ce n’est qu’au XIVe siècle que la foi catholique pénètre en Azerbaïdjan, avec l’arrivée de missionnaires dominicains, franciscains, carmélites et augustiniens. Malgré l’opposition farouche des musulmans et de l’Eglise apostolique arménienne, l’expansion fut considérable au XVIIe siècle, avec l’aide des jésuites. L’Eglise catholique était alors présente à Bakou et dans plusieurs villes du pays, avec des églises, des écoles et des monastères. Au début du XX e siècle vivait à Bakou une communauté de catholiques polonais, russes et allemands.

Avec l’arrivée des communistes en Russie vint une période de persécutions pour les catholiques d’Azerbaïdjan. L’église de Notre-Dame de l’Immaculée Conception fut détruite dans les années 30, et le seul prêtre tué. Dès lors, pendant 60 ans, aucun prêtre catholique ne put mettre les pieds en Azerbaïdjan, mais les fidèles purent compter sur la solidarité des orthodoxes. Ce n’est qu’après la chute de l’URSS et l’indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991 que l’Eglise catholique connut une véritable renaissance. A l’époque, elle ne comptait qu’une trentaine de fidèles privés de paroisse. Le premier prêtre à retourner dans le pays fut un Polonais, en 1997, sur demande de fidèles à Bakou.

Reconstruction de l’église détruite sous le communisme

L’Eglise d’Azerbaïdjan a été placée en 1998 directement sous l’autorité de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples au Vatican, à travers une administration apostolique pour tout le Caucase. Lors de la visite du pape Jean Paul II en mai 2002, le président de la République Heydar Alyev fit don d’un terrain pour la construction d’une église. Consacrée en 2007 par le cardinal Tarcisio Bertone, alors secrétaire d’Etat du Vatican, la nouvelle église de l’Immaculée Conception contient des reliques de saint Bartholomée, de Don Bosco et de saint Dominique Savio, autre saint salésien. S’y trouvent également les reliques du bienheureux Nicolas Charneckyi, martyr du communisme.

Source Cathobel

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