Brésil – Les évêques voudraient un carême pour dépasser la violence

Brésil – Les évêques voudraient un carême pour dépasser la violence

Appel des Evêques au dépassement de la violence à l’occasion du Carême
Brasilia (Agence Fides) – La violence marque la vie quotidienne au Brésil où se vérifie 13% des homicides de la planète alors que sa population ne représente que 3% de celle du globe. Toutes les heures, cinq personnes sont tuées par balles. La Conférence nationale des Evêques du Brésil (CNBB) a par suite proposé que, pendant ce Carême, au travers de la Campagne de Fraternité qui débute chaque année le Mercredi des Cendres, soit menée une réflexion sur le besoin de surmonter la violence.
Hier, 14 février, dans le cadre de la présentation de la Campagne, intitulée « Fraternité et dépassement de la violence » et dont la devise est « Vous êtes tous frères », il a été donné lecture d’un Message envoyé pour l’occasion par le Pape François, qui invite « au pardon reçu et offert » même s’il est difficile parce qu’il constitue « l’instrument pour obtenir la sérénité du cœur et la paix ». « Mettre de côté le ressentiment, la colère, la violence et la vengeance – déclare le Pape dans son Message – constitue la condition nécessaire pour vivre en frères et surmonter la violence ». En outre, le Saint-Père invite à « être les protagonistes de ce dépassement de la violence en nous faisant messagers et constructeurs de paix, une paix – poursuit-il – fruit du développement intégral de tous, né d’une nouvelle relation avec toutes les créatures ».

En effet, la paix « est tissée jour après jour avec patience et miséricorde, à l’intérieur de la famille, dans les dynamiques de la communautés, dans les rapports de travail, dans le rapport avec la nature » écrit le Pape dans le Message adressé à S.Em. le Cardinal Sergio da Rocha, Archevêque de Brasilia et Président de la CNBB, concluant dans l’espoir que chacun emprunte « des chemins pour vaincre la violence, en vivant toujours plus comme frères et sœurs dans le Christ ».
Selon l’Index de Vulnérabilité juvénile à la violence, élaboré par le Secrétariat national de la Jeunesse, l’UNESCO au Brésil et par le Forum brésilien de Sécurité publique, les homicides de jeunes de 15 à 24 ans constituent la principale cause de mort, représentant 52,63% du total. Sont en augmentation les homicides de femmes, les violences domestiques, les viols – qui, selon les estimations, pourraient dépasser les 450.000 par an. Sont également enregistrés des phénomènes tels que l’exploitation et le trafic sexuel de mineurs, les abus envers les travailleurs agricoles, les homicides et les menaces à l’encontre des peuples autochtones dont les terres sont envahies et dévastées.
Le texte de base de la Campagne, préparé par la Conférence épiscopale affirme qu’il existe une « extermination de segments spécifiques de la population : les jeunes, les noirs et les plus pauvres » et « une croissante défiance vis-à-vis de la justice et de la police », tout cela dans un pays comptant plus de 650.000 détenus, dont certains contrôlent les organisations criminelles depuis l’intérieur même des prisons.

Ces données confirment les propos de S.Em. le Cardinal Sergio da Rocha au cours de la présentation de la Campagne, qui, selon le communiqué parvenu à l’Agence Fides, a mis en évidence que « la vie, la dignité de la population, des groupes sociaux les plus vulnérables, sont souvent frappées ». Du moment que la violence constitue une réalité complexe, « bien que l’action de chacun soit importante, des actions communautaires sont nécessaires ». D’où le rappel que l’Eglise au Brésil, au travers de la Campagne de Fraternité, adresse à l’ensemble de la société brésilienne.

Source Agence Fides

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