Cardinal Sarah: “Si Dieu n’est pas au centre de la vie de l’Église, alors elle est en danger de mort”

Cardinal Sarah: “Si Dieu n’est pas au centre de la vie de l’Église, alors elle est en danger de mort”

Le cardinal Sarah, préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin, a donné un entretien aux journalistes d’Il Foglio, qui a été ensuite traduit et publié sur le site de L’Homme nouveau. Le cardinal parle de Dieu, de l’Eglise et de la liturgie. Sans langue de bois, mais aussi avec une certaine hauteur. Il aborde ainsi des points sensibles.

Voici quelques extraits de cet entretien:

“L’Église existe pour donner les hommes à Dieu et pour donner Dieu aux hommes”

L’Église existe pour donner les hommes à Dieu et pour donner Dieu aux hommes. C’est précisément le rôle de la liturgie : rendre un culte à Dieu et communiquer la grâce divine aux âmes. Quand la liturgie est malade, toute l’Église est en danger parce que son rapport à Dieu est non seulement fragilisé, mais profondément abîmé. L’Église court alors le risque de se couper de sa source divine pour devenir une institution autocentrée qui n’a plus qu’elle-même à annoncer.

“L’Église n’est pas un champ de lutte politique” 

 Aujourd’hui dans l’Église, trop souvent on agit comme si tout était question de politique, de pouvoir, d’influence et d’imposition injustifiée d’une herméneutique de Vatican II en rupture totale et irréversible avec la Tradition. Cela a été pour moi une grande souffrance de constater ces luttes de factions. Quand j’ai parlé d’orientation liturgique et de sens du sacré, on m’a dit : « vous êtes opposé au concile Vatican II » ! C’est faux ! Je ne crois pas que la lutte entre progressistes et conservateurs ait un sens dans l’Église. Ces catégories sont politiques et idéologiques. L’Église n’est pas un champ de lutte politique. La seule chose qui compte est d’y chercher Dieu toujours plus profondément, de l’y rencontrer et se mettre humblement à genoux pour l’adorer.

“L’église vit aujourd’hui un Vendredi saint”

 L’Église vit aujourd’hui un Vendredi saint. Le bateau semble prendre l’eau de toutes parts. Certains la trahissent de l’intérieur. Je pense au drame et aux crimes horribles des prêtres pédophiles. Comment la mission pourrait-elle être féconde alors que tant de mensonges couvrent la beauté du visage de Jésus ? D’autres sont tentés de trahir en quittant le navire pour se mettre à la remorque des puissances à la mode. Je pense aux tentations à l’œuvre en Allemagne dans le chemin synodal. On se demande ce qu’il restera de l’Évangile si tout cela va jusqu’au bout : une véritable apostasie silencieuse. Mais la victoire du Christ passe toujours par la croix. L’Église doit aller vers la croix et vers le grand silence du Samedi saint. Nous devons prier avec Marie auprès du corps de Jésus. Veiller, prier, faire pénitence et réparer pour pouvoir mieux annoncer la victoire du Christ ressuscité !

L’entretien peut être lu sur ce lien.

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