Cathédrales payantes – Eric Ciotti répond à Stéphane Bern

Cathédrales payantes – Eric Ciotti répond à Stéphane Bern

Nommé par l’Elysée pour (à titre bénévole) une mission sur le patrimoine, Stéphane Bern y va de ses petites idées. La dernière en date, faire payer l’entrée de nos cathédrales. Ouf, resteront libres d’accès les églises de paroisses et autres abbayes.

L’argument de l’animateur télé “Il faut d’urgence faire payer l’entrée des cathédrales. On est le seul pays où leur accès est gratuit. Une ville comme Paris n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine religieux. À Londres, l’entrée à l’abbaye de Westminster est fixée à 24 euros”.

Il est vrai qu’à Venise, de nombreuses (mais pas toutes) églises demandent un droit d’entrée. Si San Marco est payante, Saint Jean de Latran (cathédrale de l’évêque de Rome) ne l’est pas. Saint Etienne de Vienne non plus. La cathédrale de Cluj en Roumanie pas davantage que celle de Namur en Belgique et je ne me souviens pas avoir payé à Québec.  Evidemment, si nous prenons les pays essentiellement anglo-saxons où la culture de l’argent est bien plus prégnante que dans les pays de souche catholique, les normes ne sont pas les mêmes. Mais faut-il le regretter ?

C’est un de aspects de la réponse d’Eric Ciotti.

Cher @bernstephane, nos cathédrales sont des lieux sacrés, ouverts à tous et garants de notre identité. Ils doivent justement échapper à la marchandisation de notre société!

 

Si le bon sens de gestion du patrimoine peut comprendre une telle proposition, cela reste encore une courte vue de l’esprit. Sans compter que sa mise en place posera de vrais problèmes, comme dans tous les lieux de cultes payants. Double file pour les fidèles qui ne paieront pas, comment canaliser ceux qui veulent juste passer mettre une bougie, sans compter tous ceux qui finalement n’y entreront plus, car à 24 euros l’entrée, seuls les touristes particulièrement intéressés ou les tours opérateurs continueront de s’offrir une pause en cathédrale.

On serait peut-être mieux venu de défiscaliser l’entretien de ces œuvres d’art que de favoriser le hold-up fiscal de l’art contemporain.

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