Consignes de vote – Gérard Leclerc répond au “magistère suprême” du Monde “désolé, nous sommes des hommes libres”

Consignes de vote – Gérard Leclerc répond au “magistère suprême” du Monde “désolé, nous sommes des hommes libres”

L’éditorialiste du Monde est mécontent de l’attitude de l’épiscopat français, qui s’est refusé à entrer dans le jeu politique, préférant proposer des éléments de discernement à des fidèles auxquels il appartient de se déterminer librement. Est-ce qu’au Monde, on se montrerait nostalgique du bon vieux cléricalisme d’antan, pourtant si brocardé, lorsque M. le curé, en chaire, indiquait quel était le bon candidat ? Mais notre éditorialiste est surtout parfaitement insensible à ce que le concile Vatican II appelle l’autonomie du politique. Autonomie sans laquelle il n’y pas d’autonomie du spirituel. C’est la séparation du spirituel et du temporel, qui confère au premier toute son autorité spécifique. Refuser de désigner un candidat ne signifie pas, pour les évêques, s’abstenir de tout jugement moral sur le contenu des programmes. Bien au contraire, c’est parce qu’ils n’appartiennent pas à un camp politique ou idéologique que leurs injonctions sont crédibles. Et par ailleurs, ces injonctions ne valent pas qu’à l’égard d’un seul programme, elles les concernent tous.

Mais le même éditorialiste semble aussi totalement insensible au fait que les catholiques sont des citoyens majeurs et vaccinés. C’est eux qui décideront de leurs suffrages, dimanche prochain, et nul n’est habilité à entrer dans leur for intérieur pour leur imposer leur bulletin de vote. Ce ne sont pas les évêques qui sont comptables de ce qu’on appelle curieusement le vote catholique, ce sont les catholiques eux-mêmes ! Si l’on n’est pas content de leur positionnement politique, c’est avec eux qu’il faut s’expliquer. Les prendrait-on pour des esprits infantiles et pour des sortes de zombies manipulés depuis les évêchés ?

Curieuse psychologie, que l’on pourrait peut-être expliquer pour des motifs cliniques. Juché sur son perchoir médiatique, l’éditorialiste du quotidien, qui se veut de référence, s’estime doté d’un magistère suprême qui l’autorise à faire la leçon au monde entier. Désolé, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes des hommes libres, libres de choisir d’autres directeurs de conscience que ceux qui s’érigent en juges universels.

 

Source France Catholique

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