Edito #96 – Les pauvres n’intéressent plus même la gauche !

Edito #96 – Les pauvres n’intéressent plus même la gauche !

Il est de tradition de considérer l’attention pour les plus pauvres comme l’apanage de ce que le XIXème siècle français a appelé la gauche, comme si celle-ci aurait eu le monopole du cœur, pour reprendre la célèbre réplique de VGE à Mitterrand. Dans toute vision nuancée, on sait que rien n’est totalement blanc, rien n’est totalement noir, surtout en politique. Le fait est que les partis et mouvements revendiqués de gauche ont toujours affiché une certaine option préférentielle pour la défense des plus pauvres. Mais aujourd’hui, il semble bien que ces démunis de ce monde, corps électoral convoqué chaque année aux urnes, soient les parents pauvres de l’échiquier politique. Même la gauche, en effet ne fait plus de leur cas, de leurs problèmes, de leurs réalités quotidiennes une priorité, un combat. On ressort bien la corde sensible aux veilles d’élection, ou pour la défense de certains prés carrés, comme ce fut le cas récemment avec les interminables mouvements sociaux du rail. Mais concrètement, qu’elles sont les priorités des deux derniers mandats dits de gauche ? Vers où s’écoulent des millions d’euros, comme fonte des neiges inépuisables ? Quels sont les combats de la gauche d’aujourd’hui ? Quelles sont les priorités des meneurs depuis mai 68 ? Les conditions de vie ? La revalorisation salariale ? Les conditions de travail ? Les aides familiales ? On ne trouve pas même l’égalité des chances, sinon comme annexe rhétorique des priorités nouvelles de la gauche : l’IVG, la PMA, le mariage gay, l’immigration. Prenez les grandes campagnes des dernières années, les grands budgets, ils vont tous au fondamentalisme d’un combat idéologique, alors que le peuple de France, qu’il soit de souche ou non, s’enfonce dans la dépendance financière, la déprime, la course aux centimes dès les premiers jours du mois. La pauvreté n’intéresse aujourd’hui plus les politiques parce que la gauche avec l’ostracisme totalitaire qui lui sert de bélier a imposé son tempo, ses thématiques, forçant tous les autres, acculés à la défensive, à s’emparer de ces questions, au détriment des pauvres, moutons tondus silencieusement.

Même l’Eglise catholique pourtant reconnue pour son attention préférentielle aux pauvres, est contrainte de se concentrer sur ces attaques majeures qui risquent de faire basculer la civilisation occidentale dans un chaos anthropologique dont les premières victimes seront les pauvres, ceux qui ne pourront s’offrir le luxe pour lequel se battent les idéologues de gauche. Car oui, quand on ne peut pas nourrir correctement sa famille, s’offrir une PMA, même remboursée par la sécurité sociale déficitaire, c’est un luxe, en plus d’une déviance. Ecrans de fumée, arbres masquant la forêt, ces luttes des temps modernes font du pauvre le double perdant d’une idéologie de bobo qui n’oppose plus riches et pauvres, mais libertaires et reste du monde. Non seulement les pauvres n’ont plus de défenseurs (qu’ils aient désertés ou qu’ils soient mobilisés ailleurs) mais ils paieront la note finale en finançant toujours et encore une idéologie dont ils ne profiteront pas même. Dans cette imposture qu’il nous faut dénoncer et combattre parce que mortifère pour l’humanité, il faut bien reconnaître que la voix des pauvres se fait de plus en plus ténue. A quelques mouvements caritatifs près qui servent de caution de bonne conscience, qui se soucient encore des pauvres ensevelis sous les décombres de la gauche idéologique et de leur quotidien fait de survie et d’opium ? Même les discours du pape François sont rendus inaudibles par la question des migrants qui confisque la pauvreté par l’hypertrophie de la pression médiatique et peut être plus encore par les crises internes à l’Eglise. C’est du reste bien l’ambition des idéologues de la pensée unique que de discréditer l’Eglise pour que sa voix, qui ne pourra jamais s’éteindre, soit étouffée et discréditée.

 

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