Être prêt à témoigner jusqu’au martyre

Être prêt à témoigner jusqu’au martyre

Dans le cadre de son analyse sur l’espérance lors de l’audience du 28 juin, le Pape aborde un sujet capital : le martyre. De fait le martyre apparaît, à la suite du Christ, comme un grand acte d’amour en réponse à l’immense amour de Dieu. 

Ici le Pape ne parle que du martyre rouge, le martyre sanglant ; mais il évoque rapidement la persécution blanche dont il a déjà parlé en d’autres occasions. Rappelons ici que la Tradition multiséculaire de l’Église a toujours vu les moines comme les successeurs des martyrs. Ne pourrait-on pas dire alors que les martyrs modernes remplacent un peu les moines devenus si peu nombreux ? Quoiqu’il en soit, le martyre rouge évoqué ici, ou le martyre blanc, est toujours semence de chrétiens : la sainteté est liée à la Croix, toujours féconde dans les saints. L’histoire de la sainteté s’est identifiée dans ses débuts avec les martyrs qui ont transmis la doctrine de vie et à ce titre peuvent d’une certaine façon être considérés comme les pères des chrétiens.

Des martyrs llumineux

Martyr veut dire témoin. Notre temps ténébreux est surtout celui de ses martyrs lumineux. Les conflits mondiaux les ont multipliés, il y a eu ceux du nazisme et ceux des totalitarismes communistes. L’Église s’emploie à rappeler leur mémoire dans son « martyrologe ». Selon la perspicacité de Jean-Paul II, le Grand Jubilé en fut une bonne occasion. La multiplication des martyrs nous fait penser que, contrairement aux apparences, ce monde va s’ouvrir à la lumière. Les faux docteurs pullulent aujourd’hui, mais ils ne sont que cymbales retentissantes et inutiles. La profusion, l’inflation de leurs idées édulcore le sens du vrai et rend sceptique. Seule la sainteté et le martyre sont capables de convaincre les cœurs droits et de les unir.

Loin d’être en contradiction avec l’Évangile, la persécution en fait partie et elle est même nécessaire. Si le Maître a été persécuté, les disciples doivent l’être aussi. Par ses martyrs, l’Église suit le chemin du Calvaire et la voie douloureuse de la Rédemption qui ouvre sur la victoire pascale. C’est pour cette raison que l’espérance chrétienne fondée sur la résurrection du Christ après sa Passion douloureuse, est devenue la force des martyrs. La Croix a fait du Christ un signe de contradiction, il en va de même pour le martyr et pour le chrétien en général. L’imitation du Christ chaste, pauvre et obéissant jusqu’à la mort de la Croix engendre une logique d’espérance fondée non sur un bonheur ici-bas, mais bien sur un bonheur céleste et transcendant.

La charte des martyrs

 

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