Les évêques espagnols s’inquiètent de la crise des vocations

Les évêques espagnols s’inquiètent de la crise des vocations

La Conférence Episcopale Espagnole s’est réunie la semaine dernière pour la session annuelle habituelle autour de Mgr Ricardo Blasquez, le Président de la Conférence.

Le discours de clôture du président fut empreint d’amertume.

“Les jeunes paraissent absents de l’église, comme affectée d’un refroidissement de la foi, l’église leur parait d’indifférence et sans intérêt”.

En 2017 pour ce pays tout entier 109 prêtres furent ordonnés, une proposition minime par rapport à ces milliers de prêtres des années passées.

Le précédent président de la conférence épiscopale Cardinal Rouco avait évoqué jadis “l’hiver ecclesial de l’église espagnole.”

Un état d’indigence basique et de pauvreté sérieuse.

Extraordinaire jadis par le nombre élevé des vocations, extraordinaire aujourd’hui par la pénurie de ces mêmes candidats au sacerdoce.

Le gouvernement espagnol maintient toujours dans le cursus des études générales le cours de religion et de morale, sans que des raisons de cette nature puissent mettre quelque entrave à la marche de la vie scolaire et des enseignements religieux dans les écoles espagnoles.

Cette année encore l’enveloppe de 700 milions d’euros permet aux Eveques d’administrer la demande du Ministère de l’Education Nationale du pays, mais la question n’est donc pas dans la gestion administrative par défaut de ces subsides, mais de personnel qualifié, de prêtres formés pour ces tâches requises par le pays.

“Une source d’inquiétude et de souffrance” selon les termes employés par Mgr Blasquez, dans “un environnement chez les jeunes, fragile dans le fond.”

Le constat est sévère, fondé et avéré chaque jour dans une société libérée de contraintes de jadis pour les jeunes livrés à eux mêmes et aux libéralités d’une société où rien n’est interdit et laissé au choix individuel de chacun.

L’Eglise espagnole compte dix cardinaux, 17 archevêques, 74 évêques et 17 évêques auxiliaires dans un clergé chaque année plus âgé d’une moyenne d’âge de 65 ans.

Le cardinal souligne encore l ce risque de “célérité imposée par l’état de l’église dans la formation des candidats au sacerdoce. Ce qui qui pourrait faire subir la tentation de l’improvisation du cursus des études et le risque de précipitation à ordonner des candidats face à l’urgence de la demande des diocèses espagnols. Conscient de l’importance de la formation initiale des postulants au sacerdoce, Mgr Blasquez rapporte, “on croyait la crise causée par l’état des séminaires, dûe à la crise du sacerdoce, on découvre les conséquences de la sécularisation profonde de la société espagnole et de ses effets sur, à commencer par la baisse des vocations elles mêmes.”

Le président de la conférence s’adresse à ses évêques pour les interroger encore sur” le travail vocationnel accompli ou non” pour braver cette posture des candidats dans leurs églises locales et diocésaines.

“Les jeunes choisissent une vie à la marge, hors de l’espace des églises, comme jaugeant ainsi cet environnement religieux sans intérêt pour eux et sans consistance.
Vivant ainsi dans une certaine indifférence.”

A la veille du Synode convoqué par le Pape Francois sur les jeunes, et la lecture de la dernière Lettre adressée en grande partie en outre aux jeunes du monde, les invitant à épouser la sainteté dans leur vie, sans douter de la grâce de Dieu, sans a priori, sans crainte. “Elle accomplit dans le coeur de chacun la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce divine”… On comprend la préoccupation effective et légitime des évêques en charge de l’Eglise espagnole, face à ce défi majeur pour eux, l’accueil inaccompli des jeunes dans leurs assemblées et leurs communautés locales.

Un sujet bien à propos chez eux et bien souvent pour nous !

Fx Esponde

Pax Christi Bayonne

Source: France Catholique

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