Fin de vie : des familles plus méfiantes à l’égard des médecins… Qui doutait que cela arriverait ?

Fin de vie : des familles plus méfiantes à l’égard des médecins… Qui doutait que cela arriverait ?

Sur les questions de fin de vie, les médecins constatent que les familles sont de plus en plus de méfiantes vis-à-vis du corps médical et refusent plus souvent leurs décisions. Jusqu’où peut-on impliquer la famille sur la fin de vie « quand l’acte médical n’a aucun autre effet qu’un maintien artificiel de la vie » ? Un grand séminaire aux hôpitaux de Paris a rassemblé, ce lundi 15 janvier, 250 professionnels pour évoquer ce sujet « si délicat, intime et sensible », dans l’ombre des cas médiatisés de Marwa (cf. La ténacité des parents de Marwa récompensée), d’Inès (cf. Le tribunal administratif de Nancy valide l’arrêt des soins d’Inès, adolescente dans le coma) et de Vincent Lambert (cf. Vincent Lambert, « une forme inédite de résistance éthique »).

Le professeur Catherine Paugram-Burtz, chef du service où la moyenne d’âge en réanimation est très jeune (45 ans) constate que « le nombre de situations où l’on se retrouve dans le mur augmente » et que le poids de la dimension religieuse dans la fin de vie est « de plus en plus lourd ». Les cas de mort encéphaliques sont les plus difficiles : « Il ne s’est pas réveillé et n’a plus émis aucun contact […], or il respire ». Si les médecins se basent sur le seuil neurologique, pour les familles « le seuil de tolérance est différent ».

Les familles sont globalement « désormais fermées » et leur réaction générale est de prendre un avocat. Un réanimateur évoque « la méfiance de la blouse blanche », cumulée aux espoirs de guérison du proche insufflés par des témoignages sur Internet.

Dans les solutions évoquées, les médecins proposent « de se donner plus de temps » pour aborder la décision, d’éviter d’être « péremptoire » auprès des familles, de créer un site « très pédagogique » ou une brochure tant à destination des proches que du personnel médical. Tous parlent de « rétablir la confiance » et de « ne pas laisser les équipes seules face aux difficultés ».

 

Source Généthique.org

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