France – La « mort sociale » des personnes âgées – Une étude alarmante

France – La « mort sociale » des personnes âgées – Une étude alarmante

L’association des Petites frères des pauvres, fondée en 1946 pour lutter contre l’isolement des personnes âgées publie une étude alarmante[1] : « parmi les plus de 60 ans, 900 000 personnes vivent dans un isolement profond[2]. En France, 300 000 personnes âgées, soit 2% des plus de 60 ans, connaissent un isolement qui confine à la ‘mort sociale’ ». Ils n’ont plus « que de très rares contacts avec les quatre cercles relationnels essentiels : famille, amis, voisinage et associations ». En outre, « 22% des plus de 60 ans sont isolés du cercle familial, et 28% n’ont plus d’amis. Beaucoup ne connaissent personne pour partager un repas (15%), pour aller se promener avec eux (27%) et à qui parler de choses intimes ou personnelles (32%). (…) 11% expriment le sentiment d’être très souvent seuls ».

Toutefois si l’isolement s’accroit avec l’âge, c’est aussi vers 80 ans que la famille se mobilise : « 62% des 80 ans et plus voient un de leurs enfants une ou plusieurs fois par semaine, contre 29% des 70-79ans ». Certes, « l’éclatement des familles, la dispersion géographique ne facilitent pas les relations, mais il y a mille manières d’être présent, comme le téléphone et les nouveaux outils numériques ». Avec un revers : la fracture numérique, car faute de connexion, de familiarité avec l’outil ou encore de moyens pur s’équiper et s’abonner, 31% des plus de 60 ans n’utilisent jamais Internet.

Devant ce constat, les 11 500 bénévoles des Petits frères des pauvres « accompagnent, sur le très long terme 12000 personnes âgées au rythme d’au moins une visite par semaine ». A l’image de François Debout : « Parler avec ces personnes souvent abandonnées est d’une richesse incroyable, leur vie est souvent passionnante, leur lucidité face à la mort impressionnante. (…) On se met à l’écoute, parfois on essaie de réaliser leur souhait, des sorties ou une aide pour reprendre contact avec leurs enfants, sans jamais juger des raisons d’une rupture. Il arrive que nous soyons les seuls à leur enterrement… ».

Pour aller plus loin : EHPAD : prendre soin de nos aînés, un choix de société

[1] Enquête réalisée au mois de juin par l’institut de sondage CSA auprès de 1804 personnes de plus de 60 ans.

[2] Ils n’ont de relation ni avec leur famille, ni avec leurs amis.

 

Source Généthique.org

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