Israël : Le patriarcat latin de Jérusalem rejette la nouvelle Loi fondamentale comme discriminatoire contre les Arabes

En Israël, la nouvelle Loi fondamentale sur l’Etat-nation est « source de grande inquiétude »: dans un communiqué à la tonalité très ferme, le patriarcat latin de Jérusalem fustige ce texte législatif approuvée le 19 juillet dernier par la Knesset, la qualifiant d’ »exclusive », « politisée » et « discriminatoire ».

La nouvelle Loi fondamentale israélienne, qui définit Israël comme Etat-nation du peuple juif, « néglige de garantir constitutionnellement les droits des populations locales et des autres minorités qui vivent dans le pays« , selon le communiqué publié par le patriarcat latin de Jérusalem ce lundi 30 juillet. La minorité arabe israélienne – qui représente 20% de la population – n’est en effet pas mentionnée dans ce nouveau texte législatif.

Par ailleurs, la langue arabe n’est plus considérée comme « langue officielle » et se voit promettre un « statut spécial » qui n’est pas encore clairement défini. « Il est inconcevable qu’une loi à valeur constitutionnelle ignore un segment entier de la population comme si ces membres n’avaient jamais existé« , dit le patriarcat latin, se joignant ainsi aux nombreuses protestations suscitées par la promulgation de cette nouvelle Loi fondamentale. C’est un « signal sans équivoque qui est envoyé aux Palestiniens citoyens d’Israël, à savoir qu’ils ne seraient pas chez eux dans ce pays« , estime encore le communiqué.

Pour le patriarcat latin, ce texte contrevient à la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies, mais aussi à la déclaration d’indépendance d’Israël, dans laquelle les pères fondateurs s’engageaient solennellement à favoriser le bien de tous les habitants de l’Etat, juifs et arabes, et à garantir à tous une égalité de droits politiques et sociaux, sans discrimination de sexe, d’origine ou de religion.

Or, la présente loi « affirme qu’il n’y a pas égalité de droits entre juifs et arabes, et refuse de reconnaître l’existence même de ces derniers« , assène le patriarcat. Or, « tout Etat comportant en son sein de grandes minorités a le devoir de reconnaître leurs droits collectifs et de reconnaître la préservation de leur identité collective, incluant leurs traditions religieuses, ethniques et sociales« .

Les citoyens chrétiens d’Israël ainsi que les communautés non-juives qui y résident partagent les mêmes inquiétudes, conclut le communiqué, qui en appelle à tous les citoyens « qui croient encore au concept fondamental d’égalité entre citoyens de la même nation« , à manifester leur opposition à cette loi et « à avertir des dangers qui en émanent pour le futur de ce pays« .

Source: Vatican News 

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