La messe chrismale en quelques mots

La messe chrismale en quelques mots

Saint des saints de l’année liturgique, après avoir vécu l’incarnation à Noël, suivi le Christ au désert pendant les 40 jours du Carême, arrivent les 3 derniers jours de la Semaine Sainte qui verra la mort et la résurrection du Christ.

Le Jeudi Saint, nous sommes convoqués au jardin des oliviers, à l’heure où le Christ sue des gouttes de sang. Un peu avant, il a institué l’Eucharistie pendant la Cène, le dernier repas.

Historiquement, il y avait, le Jeudi Saint, trois messes, l’une pour réconcilier les pécheurs publics, la deuxième de consécration des huiles et une messe de l’institution de l’eucharistie.

Nous vous proposons de suivre jeudi à partir de 10H30 sur InfoCatho et TVNC la messe chrismale célébrée à la cathédrale de Rouen par l’archevêque de Rouen et primat de Normandie.

Durant cette cérémonie, l’évêque, successeur des apôtres, consacre, littéralement donne à Dieu les Saintes Huiles. C’est d’ailleurs le sens propre du Christ, celui qui est oint, qui a reçu l’onction d’où le terme chrismale, messe de consécration des huiles saintes.

Cette consécration est faite une fois par an et les huiles serviront à tous les sacrements dont elles sont la matière.

Jésus-Christ a institué les 7 sacrements qui jalonnent la vie chrétienne, ils sont le signe visible et manifeste d’une grâce invisible. Il s’agit du baptême, de la confirmation, de l’eucharistie, de la réconciliation ou pénitence, l’extrême onction ou sacrement des malades et le sacrement de l’ordre.

Notons que les huiles servent à « imprimer », à marquer de façon indélébile, ineffaçable l’âme de celui qui reçoit le sacrement.

C’est vers le septième siècle que ce jour fut fixé pour la consécration des huiles et prend place à cette date car étant la fête de l’institution de l’eucharistie, elle est adéquate  pour la bénédiction des matières des sacrements qui tous se rapportent à celui de l’eucharistie.

Le Saint Chrême est composé d’huile d’olive et de parfums extraits d’une résine alors que l’huile des malades n’admet aucun mélange. Cette dernière est clairement désignée dans l’épître de Saint Jacques « quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise et que ceux-ci prient sur lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ».

L’évêque après la consécration eucharistique, après avoir prononcé les paroles Ceci est mon corps… , exorcise l’huile des infirmes qu’il bénit par une prière particulière.

Après la communion, une procession s’entame avant que l’évêque bénisse par deux prières l’huile des catéchumènes et le Saint Chrême. Il mêle ensuite l’huile et récite une prière et souffle trois fois sur le mélange en forme de croix, souffle qui rappelle l’Esprit Saint.

La bénédiction du chrême commence par un exorcisme et se termine par une préface. Puis est exorcisée et bénite l’huile des catéchumènes.

Les urnes d’argent ou d’étain sont ensuite proposées à la vénération des fidèles.

Plus particulièrement, l’huile des catéchumènes est employée à la bénédiction des fonts baptismaux, où sont baptisés les catéchumènes, dans l’administration du baptême, dans la consécration des autels, dans l’ordination des prêtres et dans le couronnement des rois et des reines. L’huile des maladies sert pour l’extrême-onction et la bénédiction des cloches. Le Saint Chrême est utilisé quant à lui dans les sacrements de baptême et de confirmation, dans la consécration des évêques et celle du calice et de la patène ainsi que pour la bénédiction des cloches.

Chaque curé prend chaque année les nouvelles huiles et les remisera dans les fonts baptismaux.

Dans l’Église grecque, la consécration et la bénédiction des saintes huiles se fait rarement, tous les trente ou quarante ans, par le patriarche et a lieu le vendredi saint.

Durant cette cérémonie, les clercs du diocèse ont pour coutume de se rassembler autour de l’évêque pour participer à la célébration de la messe et manifester l’unité du sacerdoce.

Cette tradition se retrouve dans le rite lyonnais depuis le XIIIème siècle jusqu’à la moitié du 19ème.

 

En effet, durant la cérémonie, les prêtres du diocèse, rassemblés autour de leur évêque réitèrent leur engagement pris le jour de leur ordination sacerdotale, ils consentent ainsi à annoncer l’Evangile et exposer la foi catholique, célébrer les mystères du Christ dont le sacrifice eucharistique et le sacrement de réconciliation, de réciter l’office divin, se consacrer à Dieu, et promette de vivre en communion avec l’évêque et ses successeurs dans le respect et l’obéissance.

François Muta

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