L’Académie pontificale des sciences fait dans l’idéologie contre les méchants riches

L’Académie pontificale des sciences fait dans l’idéologie contre les méchants riches

Sans surprise quant au contexte, mais surprenant pour une institution scientifique, le colloque de l’Académie pontificale des sciences vient de rendre ses conclusions, pour le moins binaires et caricaturales.

Si on ne peut douter qu’une redistribution des richesses et la lutte contre l’extrême pauvreté favorisent un certain équilibre écologique, faire des riches les responsables du réchauffement climatique dans un document titré non moins que «L’extinction est pour toujours: comment l’éviter» est pour le moins caricatural et participe de cette stigmatisation en forme de lutte des classes entre riches et pauvres.

 

« La redistribution de la richesse, souligne le document,  constitue une condition inéluctable pour atteindre la durabilité mondiale, car les niveaux élevés de consommation … ont des répercussions à l’échelle mondiale pour dégrader le fonctionnement des systèmes terrestres et détruire la biodiversité. »

« Les riches sont … essentiellement responsables de l’augmentation du réchauffement planétaire et, par conséquent, de la diminution de la biodiversité, affirme le document.  Les populations les plus pauvres, qui ne bénéficient pas des énergies fossiles, sont indirectement responsables de la déforestation et de la destruction de la biodiversité, car leurs actions se déroulent dans un système économique mondial dominé par les exigences des riches. »

 

Certes, mais tous les riches ne sont pas des gros méchants et les structures de péchés sont un puissant levier, contraignant, de réchauffement climatique. Il semble délicat de toujours mettre dos à dos les personnes, les riches versus les pauvres, les migrants versus les non migrants, les méchants face aux gentils. Ce processus ne contribue-t-il pas au contraire à creuser des tranchées dans lesquels les pauvres que l’on veut défendre sont enfouis et eux aussi stigmatisés et déresponsabilisés ?

Peut-être aussi serait-il temps de repenser l’écologie comme théologie de la Création, ce qui peut-être permettre de dépasser des clivages stériles et de ne pas se plafonner au niveau humain.

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