« Laissons-nous diriger par Marie … » L’homélie de Mgr Malle à l’occasion de la fête de l’Assomption

« Laissons-nous diriger par Marie … » L’homélie de Mgr Malle à l’occasion de la fête de l’Assomption

Mgr Malle présidait la fête de l’Assomption au sanctuaire de Notre-Dame du Laus. Nous reproduisons ici l’homélie qu’il a donnée à cette occasion.

Votre venue ici le 15 août est importante pour 3 raisons :

– C’est important comme chrétiens. Selon le dogme définit par Pie XII en 1950 : « Au terme de sa vie terrestre, l’Immaculée, Mère de Dieu, Marie toujours Vierge a été prise au ciel corps et âme dans la gloire céleste. » C’est le triomphe de la création qui rejoint son créateur, l’accomplissement de la Mission du Christ. Marie dans le mystère de son Assomption est véritablement notre joie, notre paix, notre espérance. Elle nous recentre sur l’essentiel, c’est à dire le Ciel.

C’est le sens de la première lecture que nous recevons de l’Eglise, tirée du livre de l’Apocalypse. L’auteur parle d’un signe dans le Ciel et la gloire de Marie est rendue par une image grandiose : « Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » Cette grandeur de Marie au Ciel, vous en avez un peu l’idée quand vous arrivez dans le diocèse par le col du Galibier, célèbre pour le tour de France, ou encore quand il y a quelques jours je suis monté au dessus de Réallon pour découvrir les étoiles. Notre diocèse – que je découvre depuis mon ordination épiscopale du 11 juin dernier – a ce côté grandiose qui nous ouvre les yeux sur la beauté de la création, sur le Créateur, et qui est comme une image de la Cour Céleste. C’est beau, mais c’est tragique : le Dragon veut dévorer l’enfant, et nous pensons au massacre des innocents, juste après la naissance du Sauveur, comme notre diocèse a aussi un côté tragique et dangereux, comme peut l’être la montagne. Mais « elle mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations. » Nous reconnaissons bien le Messie et donc Marie sa mère. Marie a été dès le début associée à ce drame gigantesque du combat contre le mal. Et cette fête de l’Assomption est comme le sceau de sa participation à la victoire de son Fils. Elle est maintenant au Ciel dans la Gloire, auprès de lui.

– C’est important comme pèlerin et pèlerin du Laus. Le Laus est en quelque sorte un sanctuaire de Marie porte du Ciel !

Car Marie ne se contente pas de régner au Ciel avec son Fils, elle veut nous y attirer tous. « J’ai destiné ce lieu pour la conversion des pécheurs… beaucoup de pécheurs et de pécheresses y viendront se convertir. » « J’ai demandé le Laus à mon Fils, et Il me l’a accordé ». Quel est selon vous le plus grand désir de Marie. C’est que nous accueillons chacun la mission de Sauveur de son Fils.

L’évangile de cette fête ne parle pas de l’Assomption, mais en reprenant le récit de la Visitation, il nous donne les sentiments que Marie devait avoir lors de l’Assomption , tels qu’Elle les a exprimé dans le Magnificat : un sentiment d’amour et de reconnaissance car Dieu a fait de grandes choses pour elle. « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles. » Vous savez, Magnificat, cela vient de Magnus. Ce n’est donc pas seulement les Merveilles, mais les grandes choses, car Dieu est grand, et il veut faire des grandes choses pour chacun de nous, rien de moins que de nous prendre avec lui et avec Marie. Alors Marie nous montre le chemin du Ciel par son Assomption, et elle nous y prépare à travers des lieux comme le Laus. Marie montée au Ciel ne cesse pas de visiter la terre. Permettez-moi aussi une pensée pour le Sanctuaire de L’Ile-Bouchard, qui ce jour même fête les 70 ans des apparitions avec le cardinal Barbarin. Cela me donne une bonne transition vers la 3ème raison :

– C’est important comme Français. A L’Ile-Bouchard, Marie a demandé de prier pour la France. Le 15 août est depuis le voeux de Louis XIII, en 1638, la fête nationale chrétienne de la France. C’était en remerciement pour la grossesse de son épouse Anne d’Autriche, qui après 23 ans de mariage donnera naissance à Louis Dieudonné, le future Louis XIV. En 1664, Louis 14, Dieudonné commença à construire Versailles, et quelques mois après, Marie demanda de construire cette chapelle ici au Laus !

Alors nous allons répondre à l’appel lancé il y a quelques jours par Mgr Georges PONTIER Archevêque métropolitain de Marseille et Président de la Conférence des évêques de France: «  Dans quelques jours nous fêterons le 15 août, la fête de l’Assomption de Marie, une fête qui nous rassemble nombreux au milieu de l’été. C’est un jour où nous prions particulièrement pour notre pays. Je vous invite à la prière pour la France. Demandons au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, de faire se lever beaucoup d’hommes et de femmes qui dans leur vie ordinaire vivent pour les autres et avec les autres. Que la fraternité tant désirée devienne une réalité. Qu’elle inspire nos choix personnels et les choix de ceux qui exercent des responsabilités de quel qu’ordre qu’elles soient. »

Frères et sœurs, je relève particulièrement une phrase : « que se lèvent beaucoup d’hommes et de femmes qui dans leur vie ordinaire vivent pour les autres et avec les autres »; J’y vois une belle définition de la vie consacrée et de la vie sacerdotale, même si bien sûr ce n’est pas exclusif, tant nous avons tous la même vocation à la sainteté. Mais ensemble, je nous invite à demander pour la France un renouveau des vocations sacerdotales et consacrées, «des hommes et des femmes qui dans leur vie ordinaire vivent pour les autres et avec les autres». Je suis certain que Jésus, en cette fête mariale, propose à certains parmi nous de le suivre, pour vivre pour Dieu, pour les autres et avec les autres, comme prêtre ou consacré. Entendrez-vous son appel ? Si vous répondez oui, je peux vous témoigner que Marie ne vous abandonnera pas, mais qu’elle sera toujours à vos côtés.

St Maximilien Kolbe dont la fête était hier, disait : « Laissons-nous diriger par Marie ; laissons-nous conduire par sa main ; soyons sous sa conduite tranquilles et confiants : elle s’occupera de tout pour nous. Elle pourvoiera à tout, elle subviendra promptement aux besoins du corps et de l’âme. Elle écartera elle-même les difficultés et les angoisses. » ND du Laus, refuge des pécheurs, priez pour nous.

Amen.

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