Le pape rencontre le patriarche de l’Eglise assyrienne de l’Orient, Gewargis III

Le pape rencontre le patriarche de l’Eglise assyrienne de l’Orient, Gewargis III

Le pape François et le catholicos Mar Gewargis III, patriarche de l’Eglise assyrienne de l’Orient, se sont rencontrés au Vatican et ont élevé ensemble une prière pour la paix au Moyen-Orient, en particulier en Irak et en Syrie, le 17 novembre 2016. Il s’agissait de leur première entrevue depuis l’élection de Mar Gewargis Sliwa III en septembre 2015.

L’Eglise apostolique assyrienne de l’Orient est une Eglise dite « autocéphale », c’est-à-dire autonome, depuis son refus des conclusions du concile d’Éphèse en 431 qui proclame Marie mère de Dieu, condamne Nestorius, proclame l’unité de personne en Jésus-Christ et adopte le symbole d’Éphèse (433). L’Eglise assyrienne de l’Orient est une héritière de l’Eglise d’Orient, qui fut l’une des premières Eglises chrétiennes, fondée dit-on par Saint Thomas. Elle célèbre le rite syriaque oriental dont la langue liturgique est la langue du Christ, l’araméen.

La patrie d’origine de l’Église assyrienne de l’Orient, qui compte quelque 500 000 fidèles, est l’actuel Irak et le siège patriarcal est situé à Erbil.

L’Eglise apostolique assyrienne de l’Orient se définit à partir des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381), c’est pourquoi dit-on qu’elle est une des « Eglises des deux conciles ». C’est aujourd’hui une Eglise Orthodoxe Orientale au sein du christianisme oriental. Un dialogue interconfessionnel entre l’Église catholique et l’Église assyrienne de l’Orient existe depuis les années soixante. Il porte à la fois sur la mariologie et la christologie ; il s’agit d’un côté de l’identification de la Vierge Marie à la “Theotokos” (la Mère de Dieu) et de l’autre du rapport entre l’humanité et la divinité du Christ tel que défini dans le symbole de Chalcédoine (formule de profession de foi datant de 451).

Après un entretien en privé, Mar Gewargis III et le pape François ont prononcé leurs discours respectifs.

« Au milieu de tant de douleurs, dont j’implore la fin, s’est exprimé le pape François, nous voyons tous les jours des chrétiens parcourir le chemin de croix en marchant avec douceur dans les pas de Jésus (…). Ces frères et sœurs sont des modèles qui nous exhortent en toutes circonstances à rester avec le Seigneur, à embrasser sa croix et à avoir confiance en son amour ».

Et le pape de rendre hommage à « ceux qui, aujourd’hui encore, même au prix de leur vie, restent fidèles au Seigneur et avec lui sont vainqueurs du mal par le bien ».

Le chef de l’Eglise assyrienne de l’Orient a quant à lui souhaité que la collaboration fraternelle avec l’Eglise catholique se poursuive « à travers des discussions sérieuses et des études rigoureuses qui mettent en lumière le dilemne actuel des chrétiens au Moyen-Orient ». Il a aussi suggéré « la convocation d’un rassemblement international de tous les patriarches et primats des Eglises apostoliques afin d’étudier et de comprendre comment et pourquoi de telles tragédies indicibles se déroulent dans la région du Moyen-Orient ».

Les discours ont été suivis d’un échange de cadeaux, puis la rencontre s’est conclue dans la Chapelle Redemptoris Mater, par un temps de prière oecuménique. Selon L’Osservatore Romano, le pape et le patriarche ont notamment prié pour les victimes des conflits.

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