Le troisième point du secret de Fatima

Le troisième point du secret de Fatima

d’Yves de Lassus dans la lettre de liaison n°82 de CapFatima :

Chers amis,

Depuis maintenant près de trois ans et demi, nous essayons d’approfondir le message de Fatima. Les points les plus importants de ce message ont été étudiés : non seulement les faits eux-mêmes qui prouvent l’origine divine et l’importance du message, mais aussi les différents points de doctrine rappelés par l’Ange et Notre-Dame ainsi que les différentes pratiques de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notamment à travers les méditations sur les paroles de l’Ange en 1916, ou de Notre-Dame en 1917 (voir la préparation à la consécration au Cœur Immaculé de Marie). Enfin, les demandes de la Sainte Vierge ont été, elles aussi, analysées, notamment la consécration de la Russie, avec si possible à chaque fois des propositions d’action.

Toutefois, il reste encore un point qui n’a pas été abordé : c’est ce que l’on appelle communément “le troisième secret de Fatima”, mais qui n’est en réalité que le troisième point d’un unique secret. Certes, ce n’est qu’un point parmi les nombreux éléments du message de Fatima, mais il serait injurieux envers Notre-Dame de le passer sous silence. Il est vrai que, bien souvent, le troisième secret est l’arbre qui cache la forêt : on se focalise sur lui et on oublie le reste. C’est pourquoi, jusqu’à présent, les lettres de liaison de Cap Fatima se sont exclusivement consacrées à étudier les autres points. Mais la moindre parole de Notre-Dame a son importance ; il ne peut donc être question de laisser le troisième secret de côté : il fait partie du message de Fatima, tout autant que le reste.

C’est un point qui, malheureusement, divise les catholiques. En effet, il existe trois opinions à son sujet : si beaucoup pensent que le texte diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 est le secret tel qu’il a été écrit par sœur Lucie, nombreux aussi sont ceux qui pensent, avec des arguments sérieux, que ce n’en est qu’une partie ; enfin certains pensent, avec des arguments tout aussi sérieux, que ce texte n’a pas été écrit par sœur Lucie.
Le cadre de cette lettre ne permet pas de trancher entre ces trois opinions, ou même simplement de les présenter. À ceux qui souhaiteraient approfondir cette question, nous leur recommandons la lecture du livre de Joseph de Belfont : Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima. (Il est facile de se le procurer par internet, par exemple sur le site Livres en famille).

Mais récemment, un nouvel élément est venu compléter le dossier : le 25 octobre 2011, Don Gabriel Amorth accorda une longue entrevue au journaliste espagnol José-Maria Zavala, au cours de laquelle il lui révéla certaines choses que le Padre Pio lui avait apprises, en lui demandant de ne rien révéler avant sa mort. Don Amorth étant décédé le 16 septembre 2016, José-Maria Zavala a pu publier ces révélations dans un livre paru en mars 2017 : Le secret le mieux gardé de Fatima. Il a déjà été question de cette entrevue et de ce livre dans la lettre de liaison n° 79, à propos de la consécration de la Russie. Or, cette semaine nous allons fêter un double anniversaire : le 20 septembre, le centenaire de l’apparition des stigmates de saint Padre Pio et trois jours plus tard le cinquantième anniversaire de son entrée dans la vie éternelle. A l’occasion de ce double anniversaire, il paraît approprié de faire connaître ces révélations, même si elles semblent donner tort à ceux qui pensent que le troisième secret a été révélé. Voici un extrait de l’entrevue entre Don Amorth (Don A) et José-Maria Zavala (JM Z) (pages 229 & 230 de son livre ; les parties entre crochets ont été ajoutées par nous) :

JM Z : Pardonnez-moi d’insister sur le troisième secret de Fatima : le Padre Pio l’a-t-il relié à la perte de la Foi dans l’Église ?
Le Père Gabriele fronce son front et fait un hochement de tête. Il paraît très affecté.
Don A : En effet. Un jour, Padre Pio m’a dit avec tristesse : « Vous savez, Gabriele ? Satan s’est introduit au sein de l’Église et, dans très peu de temps, il arrivera à gouverner une fausse Église. »
JM Z : Oh mon Dieu ! Une sorte d’antéchrist ! Quand a-t-il fait cette prophétie ?
Don A : Cela devait être vers 1960, puisque j’étais déjà prêtre. [Don Amorth a été ordonné le 24 juin 1954, à Rome.]
JM Z : Est-ce pour cela que Jean XXIII fut si effaré à l’idée de publier le troisième secret de Fatima, afin qu’on ne pense pas qu’il était l’antipape ou un équivalent … ?
Un léger sourire de complicité apparaît sur les lèvres du père Amorth.
JM Z : Est-ce que Padre Pio vous a dit quelque chose d’autre sur des catastrophes futures : tremblements de terre, inondations, guerres, épidémies, faim … ? A-t-il fait allusion aux mêmes fléaux que ceux prophétisés dans les Saintes Écritures ?
Don A : Même s’il trouvait tout cela terrifiant, rien de tout cela ne l’intéressait excepté la grande apostasie au sein de l’Église. C’était la question qui le tourmentait vraiment et pour laquelle il priait et offrait une grande partie de sa souffrance, crucifié par amour.
JM Z : C’est-à-dire le troisième secret de Fatima ?
Don A : Exactement.
JM Z : Y a-t-il un moyen d’éviter quelque chose de si terrible, Père Gabriele ?
Don A : Il faut garder l’espérance, mais cela ne servira à rien si nous n’agissons pas. Commençons par consacrer la Russie au Cœur immaculé de Marie ; récitons le Saint Rosaire ; tous, prions et faisons pénitence.

Cette terrible révélation, le Padre Pio la tenait de Jésus Lui-même. En effet, voici ce que Don Amorth confia à José-Maria Zavada dans une autre partie de l’entretien (pages 20 & 21 du livre de JM Z) :

Don A, vociférant et en italien, comme s’il voulait expulser le démon lui-même, retrouvant l’ancienne étincelle de ses vieux yeux fatigués et vitreux : Macellai ! [Bouchers, en italien]
JM Z, murmurant entre les dents : Bouchers !
Don A, avec une expression de stupeur : Dans la tête et le cœur de Padre Pio, résonnait sans cesse ce mot terrible prononcé par Jésus Lui-même contre de hauts mandataires de l’Église et une multitude de prêtres.
JM Z : Cette terrible phrase figure dans une lettre du Padre Pio à son directeur spirituel qui figure dans le premier volume de sa Correspondance (en date du 19 mars 1913, fête de Saint Joseph). [En réalité elle est du 7 avril 1913. On la trouve facilement sur internet, par exemple sur cette page du Forum de l’Arche de Marie.]
Don A : Une lettre prophétique, sans aucun doute. Tellement prophétique que tout n’a pas encore été accompli…
JM Z : Comment ne pas se la  rappeler ? Le Padre Pio y racontait que Jésus lui est apparu, le visage défiguré, en lui assurant qu’Il serait maintenu en agonie par toutes ses âmes infidèles favorisées par Lui… jusqu’à la fin du monde ! [Jésus apparut au Padre Pio le 28 mars 1013 : voir la lettre précitée.]
Don A, avec une grimace : Et le pire de tout, c’est que ces malheureux continuent à répondre aujourd’hui encore à son ineffable amour en se jetant dans les bras de la maçonnerie. Jésus a dit encore d’autres choses, mais ce qu’il a dit à Padre Pio, à l’époque Il ne l’a dit à aucune autre créature sur terre.
JM Z : Cela devait être terrible…
Don A, avec un claquement de langue : C’était le troisième secret de Fatima…
JM Z, sans voix : Que me dites-vous ! Padre Pio connaissait les paroles de la Vierge quatre ans avant qu’Elle ne les révèle aux petits bergers de Fatima ? [Jésus étant apparu à Padre Pio le 28 mars 1913, c’était bien quatre ans avant les apparitions de Fatima.]
Don A : Évidemment qu’il les connaissait. Le Seigneur le laissait parfois lire dans ses pensées. [Littéralement : dans son carnet personnel.]
JM Z : Padre Pio en personne vous l’a dit ?
Don A, insistant comme quelqu’un qui déteste le moindre soupçon de méfiance : Bien sûr qu’il me l’a dit ! Il souffrait l’inexprimable du fait de la situation de l’Église et de ses pasteurs, car le démon s’était infiltré dans des fissures de l’Église. Déjà Sa Sainteté Paul VI avait averti, mais très peu l’ont cru alors : « La fumée de Satan s’est infiltrée dans l’Église » avait-il dit. Le même Souverain Pontife qui a prononcé aussi cette phrase : « Une messe de Padre Pio vaut plus que toute une mission ». Croyez-vous que si ce n’était pas la vérité, il y aurait des sectes sataniques, et que des messes noires seraient célébrées au Vatican ?
JM Z : Évidemment. Vous-même avez dit à l’occasion que, parmi les membres des sectes sataniques, il y avait des prêtres, des évêques et des cardinaux et que même le Pape Benoît XVI en avait été informé.

Ces révélations sont terribles et se passent de commentaires. Nombreux sont ceux qui, sans doute, auront du mal à croire à la réalité de ces propos du Padre Pio. Ce sont malgré tout les paroles d’un saint. Certes, Padre Pio les garda une cinquantaine d’années avant de les révéler à Don Amorth, lequel les garda ensuite une cinquantaine d’années avant de les révéler à José-Maria Zavala qui dut attendre encore un peu plus de cinq ans avant de les publier. Mais, saint Padre Pio ne les a sûrement pas inventées, ni Don Amorth qui connut personnellement Padre Pio 26 ans et fut de plus toujours très proche du pape puisqu’il fut exorciste du diocèse de Rome de 1986 à sa mort. Dieu sait choisir ses intermédiaires, afin que ce qu’Il veut dire aux hommes soit transmis exactement. On peut donc accorder foi aux propos rapportés par José-Maria Zavala.
Et il est étonnant que rien de tout cela ne figure dans le dossier diffusé par le Vatican le 26 juin 2000 avec le texte présenté comme le troisième secret. Aussi prions saint Padre Pio avec ferveur les 20 et 23 septembre prochains et demandons-lui de nous éclairer.

En union de prière dans le Cœur Immaculé de Marie.

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