Le vote blanc des catholiques

Le vote blanc des catholiques

L’explosion du vote blanc lors du second tour de la présidentielle est la principale leçon de ce scrutin : il a été multiplié par plus de quatre entre les deux tours et a pulvérisé le précédent record de 1969 (6,4 %) pour atteindre 11,5 %. Parmi ces bulletins, le choix de nombreux catholiques qui, contrairement aux chiffres annoncés, ont donc moins voté pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen que l’ensemble des Français.

Le sondage IFOP/Pèlerin sur le vote des catholiques pratiquants réguliers au second tour donne 71 % à Macron et 28 % à Le Pen. Dans la mesure où le vote blanc, qui n’a jamais été aussi élevé lors de ce scrutin sous la Ve République (11,50 %), n’est pas indiqué, cette répartition ne paraît ni juste ni honnête, surtout si l’on considère que l’électorat catholique était particulièrement fondé à ne pas se retrouver dans l’offre politique de ce deuxième tour.

D’après des estimations toutes personnelles, sur la base des enquêtes IFOP et Harris Interactive sur le vote catholique et sur les intentions de vote au second tour de l’électorat Fillon et Mélenchon, la répartition du vote catholique pratiquant régulier au second tour serait :
– Macron = 59,90 % (au lieu de 71 %)
– Le Pen = 23,87 % (au lieu de 28 %)
– blancs/nuls = 16,22 %

Cette estimation prend pour hypothèse que l’intention de vote blanc connue sur l’ensemble de ces électorats s’appliquerait aux catholiques dans les mêmes proportions, ce qui n’est pas évident : il peut être le même, ou plus ou moins prononcé.

Chez l’électorat Fillon, un quart des électeurs comptait voter blanc ; chez celui de Mélenchon, 36 % (et 29 % d’abstention).

Cette estimation ne prend pas non plus en compte les votes des « petits candidats » dont le volume est marginal, mais dont la totalité pourrait être significative si elle a fait un choix homogène en faveur du vote blanc ou nul.

Pour mémoire, le nombre total de votes blancs s’élève à 3.020.000, et celui des votes nuls à 1.050.000, soit 11,47 % des suffrages exprimés.

Conclusion certaine : le vote blanc « catholique » a été particulièrement élevé. Et en tout état de cause, les catholiques pratiquants réguliers ont moins voté pour Macron et Le Pen que l’ensemble des Français.

Philippe de Saint-Germain

 Source Boulevard Voltaire

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