L’édito – Amour et bons sentiments, vérité et illusion

L’édito – Amour et bons sentiments, vérité et illusion

S’il est un mot galvaudé de nous jours c’est bien « amour ». Il est servi à toutes les sauces et particulièrement les plus sucrées, oubliant les zests d’amertume, les piments violents et autres traits acides. L’amour est devenu l’idéal doucereux d’un vivre ensemble illusoire. Qui a vraiment aimé sait que l’amour fait souffrir. Le manque de l’autre est une plaie, l’inquiétude de son devenir n’est pas toujours un long fleuve tranquille, les sacrifices qu’il impose sont parfois (souvent pour des parents) amers et corrosifs. Bref, l’amour ce n’est pas (que) une partie de plaisir. L’amour c’est exigeant, décapant, passionnel autant que transcendant et merveilleusement unique. Aimer suppose de savoir dire oui aussi bien que non « pour le bien de l’autre », comme pour le sien. Mais si on aime pour le bien de l’autre et pour le sien, encore faut-il savoir ce qu’est le bien de l’autre et le sien propre. Voilà pourquoi le psaume nous dit sans relâche qu’amour et vérité s’embrassent. Il n’y a pas de vérité sans amour, ni d’amour sans vérité. Et c’est là que la pensée de nos contemporains et de bien des catholiques aussi, achoppe. Les bons sentiments qui peuvent nous animer pour soulager une souffrance ont pris le pas sur l’amour à la recherche du bien réel de l’autre. Le bon sentiment s’émeut d’une situation douloureuse et veut la résoudre coûte que coûte, sans chercher à voir les conséquences de cette résolution immédiate. L’amour prend en compte la douleur présente dans sa globalité avec le reste de la vie, celle de celui qui souffre, celle du monde dans son entier et celle de sa relation à Dieu. Aujourd’hui, sous couvert d’un amour coupé de la vérité on prône des actes et des comportements contraires au bien de l’homme, en jouant sur les bons sentiments, c’est-à-dire sur la douleur provoquée en soi par la souffrance de l’autre. Or bien souvent ces bons sentiments posent des bombes à retardement dont la déflagration sera, ci et dans l’au-delà, pire que la douleur présente, parce qu’elle ne sera pas soignée, mais endormie ou détournée. Telle est le drame des campagnes pro IVG, pro euthanasie et autres PMA, GPA

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