L’édito – Chartres, le nouveau visage de l’Eglise de France ?

L’édito – Chartres, le nouveau visage de l’Eglise de France ?

 

La chose ne manque pas de surprendre. Le pèlerinage de Chartres, des années durant montré du doigt, caricaturé parfois, stigmatisé souvent, est devenu, aujourd’hui, l’incontournable des catholiques de France. Depuis bien des années, les marcheurs viennent d’un horizon toujours plus vaste. Si la messe est « tradi », si le pélé a gardé sa rudesse légendaire, les pèlerins sont tout aussi bien des habitués de la messe dite traditionnelle, que des paroissiens ordinaires du rite Paul VI que des « biritualistes ». Alors que l’Eglise de France témoigne une réticence non dissimulée vis-à-vis de la mouvance traditionaliste, Chartres ne cesse de sonner plus fort et d’appeler. Tradis, chachas, tradismatiques, ou simples fidèles sans obédience, ils se retrouvent tous pour trois jours de prière. Des évêques français se mêlent aux marcheurs, des prêtres diocésains sont eux-mêmes pèlerins, actuels ou anciens, des chapitres s’organisent un peu partout, par provenances géographiques, ou pour d’autres affinités. Finalement la France catholique se retrouve dans sa diversité sur les chemins de Notre Dame. Bien entendu tout le monde n’est pas là, loin s’en faut. Mais Chartres ne serait-il pas en passe de devenir the catholic place to be ? Chartres serait-il le visage de l’Eglise de France de demain ? On y retrouve l’unité dans la diversité et il est évident que si 15 000 marcheurs se sont déplacés, bien d’autres n’ont pu se mettre en route, mais étaient spirituellement unis aux pèlerins. Comme il y a l’été de l’Emmanuel à Paray-le-Monial, qui attire bien plus largement, il y a la Pentecôte qu’on ne peut plus réduire aux « tradis ». Deux moments où l’Eglise de France se retrouve et prie, où l’on vient entre amis au-delà des rites et surtout en famille.

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