L’édito – La doctrine sociale de l’Eglise, une manne d’inspiration dans la débâcle politique actuelle

L’édito – La doctrine sociale de l’Eglise, une manne d’inspiration dans la débâcle politique actuelle

 

 

Ce qui est déroutant, c’est qu’aucun des grands mouvements politiques ne semble avoir de source d’inspiration pour un projet d’avenir. Qu’ils soient de gauche, de droite ou encore du centre, les responsables politiques cherchent un créneau porteur. Signe des temps et de la crise, ils ne puisent plus leur inspiration au cœur de leurs convictions, de leur idéologie ; ils se marchent les uns sur les autres, en quête d’originalité ou de consensus, dans une course qui relève plus du marketing que du militantisme, laissant le combat d’idées aux extrêmes et aux minorités soigneusement étouffées au passage. Où sont les joutes idéologiques qui animaient l’hémicycle de la Troisième République ? Où sont les débats d’opinion qui enflammaient la presse ? Les hommes politiques sont englués dans la gestion du quotidien, dans l’immédiateté des problèmes, incapables de relever la tête pour voir plus loin, incapables d’avancer au large.

Pour qui étudie de près la doctrine sociale de l’Église, une évidence se fait jour page après page. Forte de ses principes bibliques, la doctrine sociale de l’Église offre une formidable source d’inspiration de laquelle se dégage naturellement un véritable « programme politique ». Bien sûr, il convient d’incarner les grands axes qui émergent, mais ils sont une véritable manne d’inspiration. Alors que le monde politique est à la recherche d’un nouvel élan, de nouveaux fondements, n’est-ce pas le moment, pour nous chrétiens, de devenir une force de proposition ?  Aux économistes, philosophes, sociologues chrétiens, aux spécialistes de doctrine sociale, aux prêtres et évêques, aux chrétiens engagés, aux chefs d’entreprise, aux représentants syndicaux inspirés par l’Évangile, j’aimerais faire passer la conviction que nous sommes en train de vivre un tournant important de notre société (comme le soulignait Benoît XVI dans son encyclique Caritas in veritate) et qu’il nous faut être acteurs de ce monde en construction car avec ou sans nous, ce monde se construira.

Nous avons un message sur l’homme et pour l’homme. Dans le vide et le nihilisme actuel, nous avons une parole originale à exprimer. Depuis des décennies, nous avons construit une pensée économique et sociale chrétienne exprimée récemment dans le Compendium de doctrine sociale de l’Église.  Face au désarroi visible du monde politique, nous pouvons être une force de proposition à l’intention de l’ensemble des acteurs sociopolitiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, syndicaux ou patronaux.

 

Cyril Brun

 

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