L’édito – Nous ne possédons pas les clefs du Ciel, mais la boussole pour se présenter devant la porte

L’édito – Nous ne possédons pas les clefs du Ciel, mais la boussole pour se présenter devant la porte

Lorsque le Christ nous dit « je suis le chemin, la vérité, la vie », Il nous indique deux choses fondamentales. D’une part qu’Il est le chemin, qu’Il est la vérité, qu’Il est la vie et d’autre part qu’en Lui chemin, vérité et vie ne font qu’un. Autrement dit, le chemin qui conduit à la vie est la vérité. Le Christ chemin, nous conduit par le Christ vérité, au Christ vie. Ce qu’il nous signifie en précisant ailleurs, qui veut aller vers le Père doit passer par Moi. Ajoutant en un autre endroit « qui n’est pas avec Moi est contre moi », à savoir contre le chemin, c’est-à-dire s’en éloigne, contre la vérité, c’est-à-dire prône le mensonge, contre la vie, c’est-à-dire propose la mort. Quiconque s’éloigne des paroles et des actes du Christ trace sa propre route et, perdant le chemin, s’enfonce dans les ténèbres de la mort. Le Christ, Verbe et Sagesse du Père, que dans l’ancienne Alliance les prophètes ont annoncé, celui dont ils ont parlé, comme le révèle Jésus à la synagogue de Nazareth, le Christ est ce qu’en dit le psaume, amour et vérité qui s’embrassent. L’amour sans la vérité reste un bon sentiment, un élan du cœur, mais n’est pas de l’amour. Il faut à l’amour pour être authentique, la vérité. Or cette vérité est le chemin de l’amour, le chemin vers Dieu. Si Dieu seul sonde les reins et les cœurs et connait la vérité profonde de chacun, son parcours, ses épreuves, ainsi que la vérité de sa vie, de son cheminement, nous, vu de l’extérieur, nous ne connaissons que la vérité objective, celle laissée par le Christ pour aller, par Lui vers le Père. Il ne nous appartient pas de « donner le Ciel ». Si l’Eglise a le pouvoir des clefs, tous les fidèles sont chargés non d’ouvrir les portes, mais d’aplanir les routes, de mettre la lumière sur la montagne. Pourtant, bien des paroles bradent la vérité au motif de donner le Bon Dieu sans confession. Or ceci ne nous appartient pas. Dieu seul, dans un raccourci divin, pour reprendre saint Cyprien, peut, s’il le veut, « donner le bon Dieu sans confession », parce qu’Il connait les reins et les cœurs. Nous ne possédons pas la clef du Ciel (étant sauf le pouvoir des clefs), mais nous possédons la boussole de vérité qui conduit devant la porte du Ciel. Tronquer la vérité, sous couvert de charité, revient à dénaturer la route, détourner de Dieu et par là faire le jeu de Satan et s’attribuer les prérogatives de Dieu. Car en définitive, nous n’allons pas au paradis parce que Dieu nous aime, mais parce que nous aimons Dieu. Les querelles politiques et sociales actuelles et les déviances de certains médias revendiqués catholiques ne sont malheureusement que des chausse-trappes et des illusions de miséricorde. Elles reprennent la suavité trompeuse du serpent « mais non Dieu se trompe, mange de l’arbre et tu seras comme un dieu ». « Comme » un dieu  qui décide du bien et mal, alors que le Christ nous propose d’être enfants de Dieu, participants au bien et à la vie même de Dieu.

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