L’édito – Saint François de Sales, un patron des journalistes bien surprenant

L’édito – Saint François de Sales, un patron des journalistes bien surprenant

 

 

Nous fêtons aujourd’hui saint François de Sales. Un des plus grands saints de l’Eglise, que la France s’approprie un peu vite, puisque la Savoie était indépendante et souveraine à l’époque du prince évêque de Genève. Un saint dont un autre saint, Vincent de Paul, disait qu’il était «  l’homme qui a reproduit le mieux le Fils de Dieu vivant». Pas étonnant alors qu’il ait été celui à avoir le mieux parlé de l’essence même de Dieu, l’amour, au point que l’Eglise lui a décerné le titre docteur de l’amour. Sans doute est-il aussi, celui qui a réouvert les grandes portes du ciel aux laïcs, jusque-là cantonnés aux portes dérobées ou de service. Avec l’Introduction à la vie dévote, il livre le chemin de la sainteté par la simplicité quotidienne de la vie. « Ni plus, ni moins », telle était sa devise, faisant écho à ce conseil maintes fois répété « rien par force, tout par amour » que l’on comprend à la lumière de cette invitation à ses filles de la Visitation «  ne rien demander, tout accepter ». Pasteur et réformateur infatigable des reliques de son diocèse de Genève, missionnaire du Chablais où il convertit plus de 70 000 hérétiques, dit sa litanie, prédicateur envié de la grande cour d’Henri IV à laquelle il préféra la fidélité à sa ville d’Annecy, théologien sollicité par le pape pour mettre un terme à la querelle de Auxiliis entre dominicains et jésuites, modèle des directeurs spirituels, comment donc ce savant, érudit, fin connaisseur de la nature et d’une plume les plus belles du XVIIème siècle, est-il donc devenu le patron des journalistes et des moyens de communications ?

C’est sa méthode d’évangélisation qui a retenu l’attention. Empêché de prêcher par les protestants de Thonon qui avaient également interdit aux habitants de venir l’écouter, il écrivit sur des petits papiers ses sermons et défenses de la foi catholique qu’il glissait sous les portes. Puisque les habitants ne pouvaient venir à lui, il irait à eux. N’est-ce pas là le modèle d’Internet qui vient nous délivrer un message à domicile ? Cependant, pour le jeune prévôt du chapitre cathédral en exil à Annecy, ce n’était qu’un moyen de lutter contre le mensonge et la dictature du conseil de la ville. (Tout rappel à une situation contemporaine serait parfaitement fortuit). Ce que le missionnaire du Chablais voulait c’était que la vérité toute entière rejoigne les hommes à qui elle était refusée. Et il le paya par de nombreuses tribulations, vexations, calomnies et presque de sa vie.

C’est un peu l’inspiration de l’Evangélisation sur le Net et d’Infocatho en particulier : un moyen de rendre compte de notre foi, pour reprendre saint Pierre. Le journalisme n’est-il pas un service de la vérité ? Si tous les medias pouvaient s’inspirer de leur saint patron, la déontologie de la profession serait toute trouvée.

Cyril Brun,

 

Rédacteur en chef

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