L’édito – Et le verbe (ne) se fit …. (qu’)homme

L’édito – Et le verbe (ne) se fit …. (qu’)homme

Nous parcourons l’Avent au gré des méditations de grands auteurs spirituels et depuis le 17 décembre nous entrons un peu plus dans ce mystère qui nous conduit de l’attente à l’accomplissement, au travers des traditionnelles Grandes Ô que nous vous proposons chaque jour. Partout chez vous, les crèches sont installées, les salons sont parés de lumières et la pastorale des santons de Provence vient nous  rappeler que Dieu se fait homme au milieu des hommes et tisse ses grâces dans leur quotidien comme nous les guirlandes dans le sapin.

Les prédications ou méditations spirituelles nous invitent à regarder toujours plus intensément ce petit être fragile, rejeté, comme aujourd’hui les crèches, de l’espace public. L’habitude joyeuse de Noël pointe du doigt les malheureux qui semblent plus miséreux qu’à l’accoutumée et nous sommes invités à plus encore de de charité, donnant parfois, un relent de culpabilité ou d’insulte aux fééries magiques des cadeaux et des réveillons qui s’enchaînent à un rythme tel que notre estomac crie souvent grâce.

On s’extasie devant cet incroyable témoignage d’amour de Dieu qui, de tout Puissant, se fait homme. On s’émerveille sans trop comprendre comment l’éternité est entrée dans le temps, comment l’infini a pu ainsi, tout entier, tenir dans nos étroites limites. Nous comprenons que Dieu est venu assumer notre humanité dans toutes ses dimensions, à l’exception du péché. Il est venu donner une incroyable dignité à tout ce qui fait l’Homme, en commençant par sa fragilité et, précisément, ses limites. Et en effet le Verbe ne s’est fait qu’Homme, nous rappelant que les limites mêmes de l’Homme font partie de sa grandeur. A l’heure où le monde bascule vers la tentation du surhomme, Jésus nous invite à aimer l’Homme tout simple. Par peur, orgueil et refus du réel et de Dieu, le transhumanisme, d’essence satanique dans son idéologie, refuse que l’Homme ne soit « que ça », alors que jésus sur son couffin de paille nous rappelle qu’il est « tout ça ».

2018 sera l’année charnière de la civilisation. Les combats éthiques et anthropologiques vont se déchirer, assurément, autour de la révision de la loi de bioéthique et des grandes questions de filiation. Puisse la contemplation de Noël nous rappeler que c’est dans ce qu’il est que l’Homme trouvera son bonheur véritable, parce que ce qu’il est, est chemin vers Dieu.

 

Cyril Brun, rédacteur en chef

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