Les catholiques qui trouvent qu’il y a trop d’immigrés votent moins FN que les autres (au moins en 2012)

Les catholiques qui trouvent qu’il y a trop d’immigrés votent moins FN que les autres (au moins en 2012)

Nous publions ici la conclusion d’une étude sur Les catholiques, l’immigration étrangère et les tentations racistes en France. Les avis et remarques personnelles de son auteur, mêlée à la confusion des chiffres sont cependant à prendre avec d’autant plus de recul que cette enquête qu’on ressort ces jours-ci date de 2012.

Tandis que leurs opinions témoignent d’une assez forte hostilité à toute augmentation de l’immigration étrangère en France, les pratiquants réguliers ne votent pas davantage fn que les catholiques pratiquants occasionnels ou non pratiquants : le vote fn est même légèrement plus faible chez ceux et surtout chez celles qui fréquentent régulièrement les assemblées dominicales dans les églises.

Plus remarquable encore, toujours selon cette grande enquête de 2006 réalisée par la sofres pour le cevipof, un catholique pratiquant étant “tout à fait d’accord” avec l’idée qu’il y a « trop d’immigrés en France » vote plus de trois fois moins souvent fn qu’un catholique non pratiquant ou qu’un “sans religion” ayant le même avis au sujet « d’un trop grand nombre d’immigrés en France ». Parmi cette dernière population le vote Le Pen à la présidentielle de 2007 avoisinait les 20 %. À partir de données agrégées, nous avons montré à plusieurs reprises que sur des territoires départementaux ou régionaux, le vote fn semblait favorisé par la faiblesse locale (communale, cantonale) de la pratique religieuse… ainsi que par celle du Parti communiste. Aussi caractéristiques et croyances individuelles, convictions et opinions sur des sujets politiques et contextes sociaux locaux influent-elles simultanément pour expliquer la plus ou moins grande fréquence des votes Front national parmi les différentes populations de catholiques.

Ainsi que suggéré plus haut, la géographie des oppositions à l’immigration ne peut être réduite ni à celle de l’implantation du catholicisme ni à son contraire. L’Alsace s’oppose au tout aussi pieux sud du Massif central, lui aussi terre historique d’implantation d’un vote de centre-droit majoritaire (Cantal, Haute-Loire). Le Front national a percé en Alsace, mais non dans le sud de l’Auvergne ni dans les Pays de la Loire. La géographie du vote fn a souvent été présentée comme l’opposé, Alsace exceptée, de la carte des solidarités familiales.

Par ailleurs, tant chez les catholiques que chez ceux qui se déclarent “sans religion”, c’est chez les divorcés que le vote fn est le plus fort, mais cette relation ne s’observe pas partout : en Île-de-France, région où l’on divorce le plus, le fn est désormais, depuis plus de dix ans, plus faible que dans la plupart des autres régions (carte 6)… Il est cependant net que dans les régions où les ménages complexes demeurent moins rares, le fn est plus faible, en particulier si l’on considère des territoires par ailleurs proches sur le plan d’autres critères sociaux (chômage, pauvreté, importance de l’immigration).

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