Les signes distinctifs de l’évêque : du blason à l’anneau épiscopal

Les signes distinctifs de l’évêque : du blason à l’anneau épiscopal

A l’occasion de la messe solennelle d’installation du 15 juillet, le diocèse de Luçon vous proposons de mieux comprendre les signes distinctifs qui caractérisent l’évêque catholique et d’approfondir la signification du blason de Mgr Jacolin et de sa devise.

Blason épiscopal

L’usage des armoiries dans l’Église ne s’est vraiment répandu que vers le milieu du XIIIe siècle, notamment par l’emploi du blason dans les sceaux présents sur les documents importants. Le blason de l’évêque est entouré de manière traditionnelle, par un chapeau ecclésiastique avec sa cordelière. Leur couleur varie suivant la nature de la charge. Le nombre de houppes est d’autant plus grand que la dignité est importante.

Blason Mgr François Jacolin

 

Pour Mgr Jacolin, l’or et le rouge de la croix rappellent les couleurs du chapitre de la cathédrale de Mende et de l’Occitanie. Le soleil d’or sur fond d’azur et la colombe essorante (prenant son essor) dans la diagonale sont une allusion au passage de « l’Histoire d’une Ame » où sainte Thérèse se compare à un petit oiseau qui, malgré sa faiblesse,  étend les ailes avec confiance, attiré par le Soleil divin. Le double cœur couronné et surmonté d’une croix évoque bien sûr la Vendée. Quant à la nef, elle représente l’Eglise de Luçon poussée par le vent de l’Esprit Saint.

Devise épiscopale

La devise de Mgr Jacolin : « Par la confiance et l’amour » est tirée de la longue phrase qui clôt le dernier manuscrit, le manuscrit C, de l’autobiographie de sainte Thérèse de Lisieux, appelée aussi quelques fois « Histoire d’une âme » : « Oui je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l’enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n’est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde, a préservé mon âme du péché mortel que je m’élève à Lui par la confiance et l’amour. »

Missionnaire de la Plaine et de Sainte-Thérèse jusqu’à son élévation à l’épiscopat, Mgr Jacolin reste très attaché à la figure spirituelle de la carmélite de Lisieux, qui a inspiré directement le fondateur des Missionnaires de la Plaine, le P. Gabriel Martin.

Devise Mgr François Jacolin

Bulle pontificale Mgr Jacolin - WebBulle pontificale de nomination

Une bulle pontificale désigne un acte officiel du pape. Le mot bulle (du latin : bulla = sceau) a donné son nom aux documents importants et officiels du pape, scellés par un sceau en plomb. Le document peut annoncer l’indiction d’une Année sainte (indiction signifiant annonce), la nomination d’un évêque, la définition d’un dogme, la convocation d’un concile, la canonisation d’un saint.
La traduction du texte de la nomination de Mgr Jacolin, datée du 29 mai, est la suivante :

FRANÇOIS ÉVÊQUE SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU
Au Vénérable Frère François Jacolin, jusqu’ici évêque de Mende, transféré à l’église cathédrale de Luçon, salut et Bénédiction Apostolique. L’accomplissement du ministère de Pasteur Suprême de l’ensemble du troupeau du Seigneur nous demande entre autres aujourd’hui de pourvoir comme il convient le diocèse de Luçon, vacant depuis la démission de notre Vénérable Frère Alain Castet. Puisque tu as été jugé digne de gouverner ce diocèse, Vénérable Frère, en raison de tes qualités éprouvées d’esprit et de coeur, ayant recueilli l’avis de la Congrégation pour les Évêques et en vertu de Notre pouvoir Apostolique, après t’avoir délié du siège antérieur de Mende, nous te nommons évêque de Luçon, avec tous les droits et les devoirs de cette charge. Nous demandons que cette Lettre soit portée à la connaissance de ton clergé et de ton peuple, que nous exhortons à t’accueillir de bon coeur et à demeurer en communion avec toi. Enfin fais en sorte, Vénérable Frère, de guider les fidèles qui te sont confiés de façon qu’en suivant ton exemple ils se souviennent chaque jour de ces paroles de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ : A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. Jean 13,35. Que la lumière et la joie de l’Esprit-Saint, sous la protection de Notre-Dame de Lourdes, soient toujours avec toi et avec cette communauté ecclésiale qui nous est très chère dans la France bien-aimée. Donné à Rome, près de Saint Pierre, le vingt-neuf du mois de mai, en l’an du Seigneur deux mille dix-huit, le sixième de Notre Pontificat.
François, Pape   Franco Piva, Protonotaire Apostolique

 

 

2017-10-22 Mgr Castet - Messe Au revoir ©D Fugere - 002Cathèdre

L’acte d’installation prend tout sens quand le nouvel évêque est installé dans sa cathèdre, son siège de célébration. C’est de là que l’évêque reçoit de l’ensemble des prêtres et diacres présents et des représentants des fidèles les manifestations de fidélité et de respect.

 

La cathèdre est la transcription du grec καθέδρα (kathedra), « siège » et a donné par extension le mot de : cathédrale. Dans la liturgie chrétienne, la cathèdre est le symbole de l’autorité, de l’enseignement et de la juridiction épiscopale. Le terme apparaît dans la littérature patristique sous la forme « Apostolorum cathedrae », indiquant que ce siège est directement issu de la chaire des apôtres.

La cathèdre actuelle de Luçon date de 1995, et a été réalisée par le sculpteur et orfèvre Goudji, en même temps que le reste du mobilier liturgique, à la demande de l’évêque de Luçon, Mgr François Garnier.

Mgr Jacolin - Portait 5 - Credit Rachel-Rocherieux - Web

Anneau épiscopal

Au cours de l’ordination épiscopale, le nouvel évêque reçoit un anneau en symbole du lien qu’il contracte avec son Église ; il est pour elle le signe sacramentel plénier de la présence du Christ, son Époux. En lui passant l’anneau, on lui dit : « Recevez cet anneau, symbole de fidélité ; en gardant une foi sans tache soyez parfaitement fidèle à l’Église qui est l’Épouse de Dieu. »

Croix pectorale

Les évêques et les abbés portent sur leur poitrine une croix pectorale. L’instrument du supplice de Jésus est devenu le symbole de la Rédemption, signe parfait de l’amour de Dieu pour nous et de l’amour du Fils incarné pour le Père.

Mgr Jacolin porte une croix offerte par sa famille lors de son ordination épiscopale mais peut aussi porter une croix reçue en cadeau, il y a quelques années, de la part du pape Benoît XVI aux évêques français en visite ad limina.

Mgr Jacolin Crosse bois

Crosse

La crosse, venue du mot « croc » ou « crochet », est le bâton pastoral des évêques et des abbés ; il doit son nom à la volute qui le termine en haut. A l’origine, le bâton des bergers – la houlette – était recourbé à son extrémité : il comportait une sorte de gouttière permettant de jeter (« houler » voulant dire « jeter ») de la terre ou des pierres aux moutons qui s’éloignaient. Ce bâton est devenu le symbole de la vigilance du pasteur, soucieux de garder son troupeau et de le conduire aux meilleurs pâturages ; la transposition humaine et spirituelle était facile, d’autant plus qu’elle est faite par l’Écriture Sainte (cf. Ps 23, 4 ; Jn 10 ; Lc 15, 3-7) et développée dans l’iconographie.

Mgr Jacolin possède une crosse en bois toute simple gravée de sa devise épiscopale, mais il peut utiliser des crosses plus anciennes ayant appartenues aux évêques de Luçon.

Mitre

Du grec mitra : « ceinture », « bandeau », « diadème », « tiare ». Dans le rituel de l’Ancien Testament, le grand prêtre et les prêtres portent un turban, orné sur le devant d’une fleur d’or, en signe de consécration (Ex 39, 28.30-31 ; Lv 8, 8). Dans l’usage chrétien, le port d’une coiffure sacerdotale fut adopté, mais, sauf en Arménie, réservé aux évêques. Il est difficile de se faire une idée de la mitre à ses origines chrétiennes : bandeau de tête, ou bonnet, assorti à un voile (comparer avec la coiffure des dignitaires orientaux), lame métallique qui est l’insigne des pontifes, couronne avec un cabo­chon, etc. A partir du Moyen Age, la forme actuelle de la mitre apparaît progressivement : on a remplacé la froide et lourde lame métallique par un bandeau orné, noué derrière la tête avec de longs cordons, qui devinrent dans la suite les deux « fanons » pendant derrière la mitre pontificale ; le voile, primitivement très ample, fut diminué, puis relevé par-dessus la couronne et réparti en deux cornes ; finalement, le bandeau monta en pointe devant et derrière, ce qui laissait une surface importante pour l’ornementation, cepen­dant que le voile se limitait à recouvrir le sommet de la tête, au centre de la couronne à deux pointes.
Le port de la mitre est réservé aux évêques et aux abbés. Il est habituellement associé à l’usage de la crosse.

Avec l’aide du Dictionnaire de Liturgie par Dom Robert Le Gall © Editions CLD.

Crédits photos : Cathèdre © David Fugère – Mgr Jacolin © Rachel Rocherieux

Source: diocèse de Luçon

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