L’évangile d’Emmaüs pour comprendre la messe

L’évangile d’Emmaüs pour comprendre la messe

Le premier jour de la semaine, le Dimanche, les disciples d’Emmaüs sont en chemin, ils parlent de ce qu’ils ont vécu et des événements qui se sont passés à Jérusalem. « Jésus s’approcha en personne, et il faisait route avec eux ». Chaque dimanche, nous aussi, nous sommes en chemin – celui de nos vies – et chaque fois c’est l’occasion de recueillir tout ce que nous avons vécu tout au long de notre semaine. Sans que nous en prenions toujours conscience, le Seigneur fait route avec nous.

Jésus est là, « mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître ». Il y a bien des choses qui nous empêchent nous aussi de reconnaître le Seigneur Jésus dans nos vies. Le Seigneur Jésus les questionne, il les conduit à revenir sur les événements qu’ils ont vécu, à exprimer leur espérance, leur foi, leurs attentes, leurs préoccupations. C’est ce que nous faisons aussi, en confessant notre péché au début de la messe. Nous confessons ce que nous empêche de reconnaître le Seigneur, ce qui encombre notre cœur et obscurcit notre regard.

« O cœur sans intelligence, lents à croire tout ce qu’ont annoncé les Prophètes… et commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait ». C’est ce que nous faisons aussi à chaque messe, nous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu, nous entendons l’Ancien Testament qui nous annonce la Venue du Christ, et le Nouveau Testament qui nous montre que le Christ, c’est Jésus. L’homélie du prêtre veut contribuer à ouvrir nos cœurs à l’intelligence des Ecritures, nous permettre de reconnaître, à notre tour, le Seigneur Jésus. Nous y adhérons en affirmant notre foi.

Les disciples d’Emmaüs invitent Jésus à demeurer avec eux à l’auberge, et celui-ci, à table, prend le pain, le bénit, le rompt et le leur donne. A ce signe « leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il avait disparu à leur regard ». A la messe, le prêtre prend le pain, pour l’offertoire ; il le bénit, au cours de la prière eucharistique ; il le rompt, après le Notre-Père, et le donne aux fidèles, par la communion. C’est ce geste que le Seigneur avait fait au soir du Jeudi Saint, la fraction du pain, qui est le signe par lequel les disciples le reconnaissent. L’ayant reconnu, il disparaît à leur yeux, certes, mais il demeure présent, par ce signe. C’est bien plus qu’un symbole, c’est le signe visible et efficace de sa présence invisible.

A l’instant même les disciples repartirent à Jérusalem pour « raconter ce qui s’était passé en chemin et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain ». Lorsque le prêtre nous bénit et nous envoie à la fin de la messe, ce n’est pas simplement pour conclure la célébration, mais bien plus pour nous envoyer en mission, et qu’à notre tour, nous puissions témoigner de ce que nous avons vécu, et comment nous avons reconnu le Seigneur ressuscité.

Abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades

 

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