Marche pour la vie – MRJC : nous attendons de nos évêques une réaction de grande fermeté

Marche pour la vie – MRJC : nous attendons de nos évêques une réaction de grande fermeté

Cécile Edel, cofondatrice de la Marche pour la Vie et présidente de l’association Choisir la Vie, est interrogée dans le quotidien Présent sur le scandale du MRJC :

Après avoir attaqué violemment la Marche pour la Vie, le Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) continue d’enfoncer le clou, en organisant un week-end pro-genre début mars, qu’en pensez-vous ?

L’organisation de ce week-end pro-genre ne m’étonne absolument pas ! Celui-ci n’est finalement que la suite logique de toutes les actions menées par ce mouvement depuis sa création au début des années 60. Il est d’ailleurs utile, me semble-t-il, de rappeler que le MRJC, très rapidement après sa naissance, fut marqué par une radicalisation politique et une progression constante de l’idéologie marxiste au sein de ses rangs.

Aujourd’hui, les membres du MRJC font des questions « sociétales » leur cheval de bataille en s’affichant sans aucun complexe pro-avortement, pro-mariage pour tous, pro-genre… Rien d’étonnant !

Au regard des actions récemment connues du MRJC, force est de constater combien ses responsables sont, non seulement totalement étrangers à l’anthropologie chrétienne mais surtout que c’est toujours la même ligne politique, idéologique, qui prévaut au sein de ce mouvement, avec le même fond de sac idéologique et le même fonctionnement militant. Le mouvement continue d’adopter une ligne qui vise à fouler les fondements de l’Eglise catholique, tout en étant attentif à bien rester identifié comme mouvement chrétien afin d’obtenir la caution de celle-ci, gagner la confiance de certains et pouvoir continuer à récupérer des fonds de l’Eglise. C’est un joli un travail d’entrisme ! […]

Quelle réaction attendez-vous aujourd’hui de la part des évêques ?

A l’heure où les repères sont dilués et les convictions endormies, le manque de fermeté de nos pasteurs me semble préjudiciable. Il confirme, d’une part, les plus indécis dans leur syncrétisme moral et, d’autre part, il blesse la confiance que de nombreux fidèles placent en eux, pour coordonner une action en accord avec le message de l’Evangile. La CEF est restée, pour l’instant, au stade de l’affirmation des principes, mais pèche par manque de fermeté, que son statut de « mère » lui impose. L’honnêteté intellectuelle et financière impose, en effet, que chacun prenne ses responsabilités. La CEF ne peut se contenter sur ce point d’une rencontre et d’un communiqué… Elle doit aux fidèles et à ses donateurs davantage de clarté et doit sanctionner fermement le MRJC. Surtout, elle ne peut mettre volontairement ses fidèles en porte à faux avec leur conscience. Il faut bien comprendre, en effet, qu’au débat sur le fond s’ajoute le malaise lié à la question du financement de ce mouvement par l’Eglise. Loin d’être le simple versant matériel et secondaire de cet épineux dossier, cette subvention met en cause le respect de la conscience des contributeurs. Les 574 000 euros de subvention annuelle versés par l’épiscopat français font inévitablement des fidèles donateurs à l’Eglise les complices d’une idéologie qu’ils sont censés contrer et que nous combattons depuis plusieurs décennies. Nous ne pouvons l’accepter.

Ce que nous attendons de nos évêques n’est donc ni plus ni moins qu’une réaction de grande fermeté, comme a pu l’être celle de Mgr Ginoux, évêque de Montauban, qui a eu, selon moi, la réponse la plus juste au communiqué pro-avortement du MRJC et que je remercie vivement. Ce dernier a rappelé, non seulement que le communiqué de ce mouvement contredisait le magistère de l’Eglise mais il a ajouté : « Si j’en viens maintenant à la lettre C de votre mouvement je crois qu’elle peut disparaître. Un mouvement qui se dit chrétien, reçoit des subventions de l’Eglise catholique et prône l’avortement est en totale contradiction avec l’enseignement de l’Eglise. » Par conséquent, l’évêque ne reconnaît plus le MRJC comme mouvement de l’Eglise catholique et lui retire toute subvention. Mgr Ginoux conclut d’ailleurs par cet appel : « Je vous invite à réfléchir sur ces questions, à ne pas suivre la pensée dominante qui, sous prétexte de liberté, abîme l’homme en le déshumanisant. Approfondissez plutôt la pensée chrétienne, prenez de la peine au lieu de vous fier à des slogans, au prêt-à-penser idéologique. Alors, peut-être, vous comprendrez ce que j’ai voulu vous dire. » A l’instar de Mgr Ginoux, légitimement, nous pourrions attendre de la CEF une ferme « condamnation » du mouvement MRJC, avec le retrait de la référence à ce mouvement sur le site de celle-ci, ainsi que, bien entendu, l’arrêt des subventions.

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