Du ménage au trouple, du trouple au quadrouple….une dissolution encouragée de la famille

Du ménage au trouple, du trouple au quadrouple….une dissolution encouragée de la famille

De la formule « ménage d’une personne »introduite dans une enquête de l’Insee en passant par « la famille monoparentale » et autres avatars on en est arrivé au « trouple » reconnu en Colombie. Une (r)évolution significative d’une dissolution des mœurs encouragée, destructrice de la personne et de la famille.

Selon la dernière enquête de l’Insee sur les familles (2013) publiée récemment, ce sont désormais les « ménages » d’une personne (sic) qui sont les plus nombreux en France (35 %), suivis des ménages de deux personnes (33 %) et des ménages de trois personnes ou plus (32 %), la part des grands ménages de cinq personnes ou plus ne cessant de diminuer : 1 sur 16 contre 1 sur 5 en 1999 (comme les ménages d’une personne). Autre évolution notoire, l’augmentation des familles monoparentales : une sur cinq contre une sur dix en 1999.

Le ménage n’est plus le couple avec la famille classique et la famille n’est plus classiquement le couple et ses enfants. On constate les manipulations sémantiques de l’Institut statistique, transformant les mots et les définitions selon l’évolution des mœurs et l’idéologie dominante.

Dans une même résidence

Un « ménage » est désormais formé de l’ensemble des personnes qui partagent la résidence principale, sans qu’elles soient nécessairement unies par des liens familiaux. Mais les personnes vivant en collectivités sont considérées comme vivant hors ménage (étudiants, personnes âgées en maison de retraite, religieux…). Un ménage se réduit à une seule personne lorsqu’elle vit seule : « célibataire, veuf ou veuve occupants à eux seuls un logement ». On aurait naguère plutôt parlé de « foyer ». Aucune femme ni aucun homme ne pouvant concevoir un enfant tout seul, on saisit bien en outre ce que le concept de « famille monoparentale », c’est-à-dire de « monoparent », a de nominaliste, c’est-à-dire de (dé)construction, donc d’(invention) idéologique.

L’évolution des comportements va de pair avec l’évolution idéologique dans une interactivité troublante. Si le nombre desdits ménages augmente (28,5 millions en 1993, soit + 4,2 millions depuis 1999) ce n’est pas à cause principalement des mariages et de la démographie française (toujours déclinante avec un vieillissement de la population), mais cela est dû pour moitié à la réduction de la taille des « ménages » (avec une raréfaction des familles nombreuses) et pour moitié à la croissance de la population due surtout à l’apport migratoire (25 % des bébés nés en 2016 ont au moins un parent né à l’étranger). Cette augmentation est donc portée essentiellement par ce que Paul Valéry appelait « la multiplication des seuls », notamment des célibataires de plus en plus nombreux dans notre « dissociété familiale », par la multiplication des couples ou des paires sans ou avec un seul enfant, ainsi que par la multiplication des ruptures et des divorces…

À cause de la soi-disant libération sexuelle, de moins en moins de personnes vivent en couple à 35 ans. Ainsi le nombre des « ménages à un » ou desdites « familles monoparentales », c’est-à-dire le plus souvent et plus exactement des « sans famille constituée », ne cesse de croître régulièrement : + 87 % en 23 ans. La tendance devrait d’autant moins s’inverser que les travaux de plus en plus forcés des femmes leur donnent une indépendance financière qui ne les contraint plus à vivre en couple et les incite aussi à avoir moins d’enfants et plus tardivement.

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