Nigéria – Le pape exige des prêtres un acte d’obéissance écrit sous peine de suspens a divinis

Nigéria – Le pape exige des prêtres un acte d’obéissance écrit sous peine de suspens a divinis

Nous avons relaté la semaine dernière cette affaire du diocèse d’Haira dont une partie des fidèles et du clergé refuse l’évêque nommé par Rome, pour raison ethnique.

La réponse du pape est énergique.

Tout prêtre du diocèse d’Ahiara (Nigeria) doit écrire au pape François avant le 9 juillet 2017 pour déclarer son obéissance au pape et qu’il accepte l’évêque envoyé par celui-ci, sous peine d’être suspens a divinis (voir notre article sur la suspens a divinis) et de perdre son ministère. Le pape tape du poing sur la table en disant sa « douleur » pour le mal infligé au « Peuple de Dieu ».

C’est en effet par ce remède énergique que le pape entend guérir « la blessure infligée à la communion ecclésiale » et le « scandale » procuré au Peuple de Dieu par le refus d’accueillir l’évêque nommé en 2013, révèle le Vatican qui publie, en italien et en anglais, ce samedi 10 juin 2017, les paroles prononcées par le pape jeudi 8 juin.

Le pape François a en effet reçu en privé une délégation du diocèse d’Ahiara (Nigeria), le 8 juin 2017, au Vatican, à propos d’un conflit dit « ethnique » autour de la nomination de l’évêque diocésain : une situation « lamentable », indiquait un communiqué du Vatican.

La délégation était accompagnée de l’archevêque d’Abuja et administrateur apostolique d’Ahiara, le cardinal John Onaiyekan, de l’archevêque métropolite d’Owerri, Mgr Anthony Obinna, de l’archevêque de Jos et président de la Conférence épiscopale du Nigeria, Mgr Ignatius Kaigama, et de l’évêque d’Ahiara lui-même, Mgr Peter Ebere Okpaleke. Trois prêtres, une religieuse ainsi qu’un chef traditionnel, représentaient aussi le diocèse.

Le conflit a éclaté en 2013, du fait du refus de certains d’accepter la nomination de Mgr Okpaleke à la tête du diocèse, pour des raisons présentées comme ethniques. Après une « évaluation attentive », le pape François a souligné le « caractère inacceptable de la situation ».

En 2013, le cardinal Onaiyekan avait été nommé administrateur apostolique d’Ahiara en attendant de parvenir à une solution. Le pape vient de trancher.

Au cours de leur séjour à Rome, les membres de la délégation ont participé à la célébration de la messe matinale à Sainte-Marthe avec le pape François. Ils ont aussi rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin et le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le cardinal Fernando Filoni.

Voici notre traduction des paroles du pape François qui indique ce que doit contenir la lettre de « demande de pardon » : le pape diagnostique un « péché mortel » qu’il identifie comme une « appropriation de la vigne du Seigneur » et non pas un conflit ethnique.

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