Notre Dieu n’est pas une idée

Notre Dieu n’est pas une idée

Il est si facile de nous faire une idée sur Dieu, ou de nous fabriquer des idées sur Dieu ! Mais comme dans nos relations humaines, lorsque nous nous faisons des idées sur les personnes, bien souvent, ces idées deviennent des obstacles à la relation. Certes, Dieu est au-delà de ce que nous pouvons voir ou comprendre, pour autant, notre Dieu a choisi de se mettre à notre portée, de se rendre sensible et accessible par les sacrements. Il ne l’a pas fait de manière arbitraire, mais il a préparé son peuple à recevoir sa grâce tout au long de l’histoire du Salut. Il a préparé ces signes, il les a institué, il les a fait vivre dans son Eglise.

Un sacrement, selon la définition traditionnelle, est un signe visible et efficace de la grâce invisible de Dieu. Les 7 sacrements de l’Eglise sont ces signes par lesquels Dieu lui-même se rend présent et se donne par sa grâce, c’est-à-dire qu’il se donne lui-même à notre mesure, selon ce que nous pouvons recevoir et comprendre. De la même manière que nous avons besoin de signes qui expriment et manifestent sensiblement, de manière perceptible, nos sentiments et nos pensées, Dieu exprime, manifeste et donne sa grâce – et se donne lui-même – par les signes sensibles et efficaces que sont les sacrements.

Les sacrements ont une dimension symbolique, sans pour autant s’y réduire. Leur dimension symbolique s’enracine dans la Révélation et l’histoire du Salut. Ainsi, par exemple, l’eau de la Création, l’eau de la mer Rouge qui s’ouvrit pour libérer le Peuple de Dieu, l’eau qui jaillit du Temple de Jérusalem, l’eau du baptême de Jean-Baptiste qui purifie… annoncent et préfigurent le baptême que nous recevons, qui nous recrée, nous purifie, nous libère, nous abreuve en nous faisant entrer dans la foi. Tout la richesse symbolique des sacrements se nourrit de l’histoire du Peuple de Dieu.

Les 7 sacrements, d’une manière ou d’une autre, plus ou moins clairement ou explicitement, prennent naissance et sont institués en tant que tels par les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ, ou par les actes et les œuvres de sa vie publique. Ce qui n’était que symbolique, prend alors une autre dimension. Ils ne sont plus simplement des symboles annonciateurs, mais des signes efficaces de la grâce. Ils montrent, ils manifestent, ils donnent cette grâce. C’est particulièrement clair pour le sacrifice eucharistique où le Seigneur dit « prenez, mangez, ceci est mon corps… prenez, buvez, ceci est mon sange… vous ferez cela en mémoire de moi ». Nous reconnaissons dans les sacrements une action spécifique de Notre Seigneur, qui agit et œuvre pour notre salut, en se rendant proche de nous, en venant au secours de notre faiblesse, en manifestant son salut, son amour, sa tendresse, sa compassion, sa miséricorde, sa sollicitude, sa force.

Ce qui est déterminant dans la reconnaissance des sacrements, c’est que la toute première communauté chrétienne a reçu ces signes, a reçu ces paroles, a pratiqué ces rites, y reconnaissant un signe spécifique et efficace de la grâce de Dieu. Chacun à leur manière, les sacrements non seulement nous font comprendre la grâce de Dieu et sa manière d’agir, et ce faisant nous préparent à la recevoir, nous donnent les signes sensibles qui nous disposent à les accueillir, nous permettent de les vivre.

Dieu est invisible et cependant, il se rend visible, tangible, sensible. C’est par les sacrements que notre vie chrétienne est nourrie à la source de la grâce, par Dieu lui-même.

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