Pour une nouvelle politique familiale

Pour une nouvelle politique familiale

François Fillon a mis la période estivale à profit. En effet, durant la deuxième quinzaine du mois d’août, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, désormais candidat à la primaire de la droite et du centre des 20 et 27 novembre prochain, a présenté sur son site officiel ses propositions pour refonder la politique familiale.

Le fondement de la politique familiale n’est autre que la volonté de garantir la stabilité et le renouvellement de la population du pays.

Notre nation doit être fière de sa démographie : 2,01 enfants par femme en 2012, quand notre voisin, l’Allemagne, n’en était qu’à 1,38 enfant par femme. Cependant, les conditions de vie des Français sont chaque jour plus difficiles et, par conséquent, nous ne sommes pas à l’abri d’une rechute. Et, s’il est vrai que la réforme des retraites menée justement par le gouvernement de Fran çois Fillon en 2010, a eu le mérite de réduire de 20 milliards d’euros le déficit de l’assurance vieillesse, il serait totalement illusoire de croire que l’on pourra stabiliser notre régime de retraites sans parvenir à la stabilité de reproduction des générations.

Il faut donc persuader les familles françaises de s’élargir.

Pour y parvenir, il me semble qu’il faudrait actionner trois principaux leviers.

Premièrement, il convient de consolider certaines aides. Il faut, par exemple, accroître les primes pour le premier et le deuxième enfants. En effet, selon les derniers plafonds établis, les familles avec deux enfants à charge et dont les revenus sont compris entre 67 408 euros et 89 847 euros ne touchent que 64,74 euros contre 129,47 erous auparavant. Il s’agit là d’une mesure simple, mais qui permettrait, à coup sûr, de contrebalancer les dépenses croissantes d’un enfant au sein de notre société de consommation.

Deuxièmement, il convient, comme le proposent par exemple Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan, de favoriser l’accession à la propriété. Il faut savoir que les Français sont nettement moins souvent propriétaires que la moyenne des pays européens. D’après les dernières données disponibles d’Eurostat (année 2011), 63,1 % détiennent un logement. Pour la même année, c’est 4 % de plus aux Pays-Bas et au Danemark. Et je ne parle même pas d’un pays comme l’Espagne dans lequel ce chiffre dépasse 80 %. Bien sûr, il existe déjà des dispositifs permettant aux Français les plus modestes d’accéder à la propriété – le prêt à l’accession sociale notamment. Mais on pourrait tout à fait renforcer cette politique par d’autres mesures, telle que l’élargissement du prêt à taux zéro, par exemple.

Troisièmement, il importe de traiter la question du temps de travail, qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, est absolument primordiale pour encourager la natalité. Posons d’abord et avant tout un constat clair : les 35 heures constituent une impasse de laquelle il faut impérativement sortir. Conservons éventuellement les 35 heures comme une référence, mais, pour le reste, je crois que les gens doivent pouvoir choisir librement de travailler plus ou moins, gagner plus ou moins – dans la limite d’un minimum et d’un maximum, bien entendu. Dans ce magnifique pays des droits de l’homme qu’est la France, pays qui a fait de la liberté un de ses principes fondamental, l’État doit laisser les entreprises et les salariés se mettre d’accord sur le temps de travail dans l’entreprise. Si c’est 39 heures, comme le proposent beaucoup de candidats à droite actuellement, très bien. Si c’est 30 heures, très bien aussi ! En revanche, il va de soi que tous ceux qui décideront de travailler moins longtemps chaque semaine, pour passer plus de temps avec leur famille par exemple, devront travailler plus longtemps au cours de leur vie. Le revers de la médaille, comme on dit…

Mylan Douthe

source les 4Vérités hebdo

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