La prière de Jésus n’est pas une fin en soi, mais une étape

La prière de Jésus n’est pas une fin en soi, mais une étape

J’ai été saisi, dimanche dernier, par cette simple mention dans l’Evangile à propos de Notre Seigneur Jésus-Christ : « et là, il priait » ! Au cœur de sa mission, de sa vie, le Seigneur Jésus prend le temps de la prière. Il ne nous est rien dit sur ses paroles, le contenu de sa prière, les formules employées, la position adoptée… Cette mention, dans sa simplicité, montre combien cela lui était naturel et nécessaire.

Sa prière n’est pas une parenthèse dans sa vie, elle fait partie de sa vie, de son quotidien, de ses activités, et à ce titre elle prend du temps, de la place. Elle ne vient pas de nulle part, elle naît comme un besoin, une nécessité, un aboutissement, un fruit de son activité. Après avoir accompli des miracles et rencontré de nombreuses personnes, la prière est comme la continuation de tout ce qu’il vit et fait. Il me semble que trop souvent, notre propre prière est trop artificielle et déconnectée de ce que nous sommes et de ce que nous vivons. Il peut même arriver que nous pensions qu’il fasse faire le vide pour que notre prière soit authentique !

Sa prière n’est pas une fin en soi, elle est une étape, un ressourcement, un rendez-vous, une respiration…. un silence, comme en musique, qui donne de la puissance et du relief aux notes. Lorsque ses disciples l’ont retrouvé il leur dit : « allons ailleurs… pour que là aussi j’annonce l’Evangile ». Ce fruit de la prière est la marque de sa justesse, de sa fécondité. Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’il a ou non ressenti, mais le désir d’annoncer l’Evangile. Comme le note saint Paul : « l’amour du Christ nous presse ! ». Sa prière le conduit à changer, à parler, à continuer à annoncer l’Evangile.

Sans doute la prière faisait partie du quotidien de Notre Seigneur, et cependant, il prend les moyens de l’approfondir. Il se lève avant l’aube, il s’éloigne, dans la solitude et le silence, et il prie. Il prend les moyens de la prière, de façon à ce qu’elle ne reste pas une activité accessoire ou décorative, mais qu’elle prenne du temps et de la place.

Aussi, au cours du Carême, nous prendrons le temps de nous mettre à l’école de la prière de Notre-Seigneur, nous le suivrons lorsqu’il prie, nous le contemplerons, nous l’écouterons et apprendrons de lui comment prier.

abbé Bruno Gerthoux, curé de Robion et des Taillades

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