Suisse: le suicide assisté accessible pour les “souffrances insupportables”

Suisse: le suicide assisté accessible pour les “souffrances insupportables”

Après une consultation de plusieurs mois, l’Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) vient de rendre publiques les nouvelles directives sur la fin de vie. Elles visent à assouplir les consignes de 2004. Le Sénat les a largement approuvé ces en votant oui à 41voix, une voix contre et deux abstentions.

Jusqu’à présent, le médecin ne pouvait prescrire de produit létal qu’à une personne atteinte d’une maladie mortelle dont le décès était imminent. Désormais, le critère de la « fin de vie » est remplacé par celui de « souffrance insupportable due à des symptômes de maladie et/ou à des limitations fonctionnelles ».

Cette décision est vivement critiquée par la Fédération des médecins suisses (FMH), qui, avec plus de 40 000 membres, est la plus importante organisation de médecins du pays. Elle possède ses propres critères déontologiques relatifs à l’aide au suicide, plus restrictifs que ceux de l’ASSM.

Jürg Schlup, président de l’association professionnelle explique : « La notion est vague, ce qui pourrait poser des problèmes d’interprétation devant la commission de déontologie. C’est particulièrement problématique pour une décision si importante où aucun retour en arrière n’est possible ». Il précise que la FMH va se réunir pour travailler et qu’il n’est pas sûr qu’elle intégrera cette nouvelle ligne directrice dans son code de déontologie. « Rien n’est encore décidé. Nous allons examiner attentivement la situation avant de nous positionner. Cela va prendre plusieurs mois ».

Samia Hurst, membre de la sous-commission qui a rédigé ces directives sur la fin de vie, reconnait que la notion de souffrance insupportable est subjective. «Le critère repose sur une évaluation par le médecin. Il doit pour cela se forger la conviction, sur la base de l’histoire du patient et après des entretiens répétés, que ses souffrances sont insupportables. Quelles que soient ses conclusions, il conserve de toute manière le droit de refuser d’assister le suicide. Il garde d’ailleurs toujours cette liberté. On ne peut forcer personne.»

Source: genethique.org

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