Un chartreux s’exprime sur les abus spirituels dans l’Église

Un chartreux s’exprime sur les abus spirituels dans l’Église

Il a été interrogé par La Vie: Dom Dysmas de Lassus, prieur de la Grande Chartreuse, s’exprime sur les abus au sein de l’Église catholique. Cet entretien fait notamment suite aux révélations sur la vie du fondateur de l’Arche, Jean Vanier. Il traite notamment de l’autorité et de l’influence des fondateurs des communautés religieuses.

Voici quelques extraits de cet entretien:

Dans la vie religieuse, le rapport à l’autorité est important. En quoi est-ce un levier de danger ?

La manière d’exercer l’autorité est souvent une histoire de transmission. Jeune scout, puis officier de réserve en tant que chef de section en montagne lors de mon service militaire, j’ai pour ma part reçu des repères. C’est en observant dom André, mon prieur pendant 20 ans, que je me suis ensuite forgé dans ce domaine. Chez les Chartreux, nous avons neuf siècles de tradition – c’est un héritage lourd à porter, mais cela donne une stabilité qui assure une grande sécurité. Dans les communautés nouvelles, c’est plus libre, mais ce n’est pas plus facile. Souvent, la structure de contrôle est mise en place par peur de perdre le pouvoir, à la naissance de l’institut. Or, quand le fondateur ou la fondatrice la met en place – pas forcément avec malveillance –, la deuxième génération en hérite : soit elle la remet en cause, soit elle continue à l’identique, répétant les erreurs du passé.

Il aborde également la question de la place des fondateurs des communautés religieuses et souligne le danger du “phénomène de surdimensionnement du fondateur”:

Dans l’histoire de la vie religieuse, les fondateurs ont-ils toujours eu une place importante ?

Le père Jean-Marie Gueullette me disait que, pour les dominicains, l’Ordre dont il fait partie, saint Dominique est celui qui a commencé. Il ne minimisait pas son importance, mais ne le présentait pas comme une figure immense. Le phénomène de surdimensionnement du fondateur est, à mes yeux, un réflexe moderne. Or, quand on tend vers un culte de la personnalité, l’Esprit saint a bien du mal à passer…

Pour lire l’entretien.

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