Venezuela – Des évêques accusés de délit de haine

Venezuela – Des évêques accusés de délit de haine

Solidarité au peuple vénézuélien et à ses Pasteurs, dont deux ont été menacés par le Président de la République, Nicolas Maduro, suite à leurs homélies de dénonciation éplorées : c’est ce qu’exprime, depuis son siège sis en Colombie, la Présidence du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM) dans un communiqué envoyé à l’Agence Fides.

Le 14 janvier, S.Exc. Mgr Víctor Hugo Basabe, Evêque de San Felipe, avait dénoncé la situation pénible dans laquelle se trouve la population en disant : « Nous choisissons le chemin de la malédiction dans lequel se sont engagés ceux qui nient qu’au Venezuela on souffre de faim et de dénutrition ». Il avait fustigé la mauvaise gestion et la corruption en ajoutant : « Notre destin en tant que nation n’est pas entre les mains d’un homme, d’un gouvernement ou d’un empire mais entre les mains de Dieu », se référant ensuite à ses compatriotes qui se voient forcés d’émigrer. Selon l’Evêque, « si quelqu’un doit s’en aller, c’est le responsable de la corruption qui condamne les malades à mourir faute d’assistance, de médecins et de médicaments » et « ceux qui foulent aux pieds la dignité des vénézuéliens ».

L’Evêque de San Felipe pourrait être passible d’un délit dénommé « de haine » récemment codifié par une loi adoptée par l’Assemblée constituante et promue par le Président Maduro. Face à cette accusation, la Conférence épiscopale vénézuélienne a répondu que « le Président a totalement déformé le message des Evêques, en particulier celui de Mgr Basabe, dans le but d’accuser les Evêques de délits » remarquant que, ce qui a été illustré par les Evêques correspond « à la vérité de ce qui se passe dans le pays ». « Les paroles accusatoires du Président – relève l’Episcopat vénézuélien – constituent une nouvelle preuve du fait que la loi – instituant les « délits de haine » NDR – a été conçue pour criminaliser tous ceux qui provoquent des sensations de malaise au gouvernement ». Mgr Basabe, accusé par le Chef de l’Etat, avait répondu lui-même en disant que, dans son homélie « n’a été présente aucune incitation à la haine ou à la rébellion » et que « le gouvernement réagit parce que nous avons touché les consciences ».

De son côté, le CELAM a rappelé l’affirmation de Jésus Christ : « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi » (Mt 5,11), invitant « à respecter la liberté religieuse et la liberté d’expression en tant que droits reconnus par la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela » et à « garantir l’intégrité physique et l’entier bien-être de Mgr Antonio López Castillo, de Mgr Víctor Hugo Basabe et de tout le peuple vénézuélien » conclut le communiqué du CELAM.

 

Source Agence Fides

Articles liés

Partages